Immigration : « Il faut faire attention à ce que l’on dit sur ce sujet-là », s’agace Laurent Marcangeli après les propos de Bruno Retailleau

Au micro de Public Sénat, Laurent Marcangeli, le président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale, a tenu à se démarquer des propos polémiques tenus par le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur l’immigration. Une situation qui en dit long sur les lignes de fracture qui traversent les soutiens au gouvernement.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les prises de parole du nouveau ministre de l’Intérieur créent le remous à l’intérieur du camp présidentiel. Bruno Retailleau a estimé dans un entretien au Journal du Dimanche, à propos de l’immigration, que l’État de droit n’était « pas intangible, ni sacré ». « L’immigration n’est pas une chance », ajoute encore le locataire de la place Beauvau. Du côté de la majorité sortante, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les positions très à droite de cet ancien filloniste.

« L’immigration est aussi une chance pour la France, on l’a vu dans notre histoire. Il faut faire attention à ce que l’on dit sur ce sujet-là, même si je n’ai pas à me faire le commentateur des propos des ministres », a notamment réagi Laurent Marcangeli, le président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale, au micro de l’émission « Parlement hebdo » sur Public Sénat et LCP ce vendredi 4 octobre.

« Je ne vais pas nier qu’il y a un problème migratoire dans notre pays. Il y a un problème d’intégration qui se pose, il faut peut-être avoir davantage de moyens pour choisir notre immigration, mais il ne faut pas avoir ce type de punchlines qui font de la peine aux gens », estime ce proche d’Edouard Philippe. « En tout cas, j’ai autour de moi des gens issus de l’immigration, totalement intégrés, et qui peuvent être peinés par des propos de cette nature. »

Interrogé sur la politique défendue par Bruno Retailleau, le député concède « quelques lignes de partage ». « Je n’étais pas d’accord sur [la suppression de] l’AME, j’étais en revanche d’accord sur le rétablissement du délit de séjour irrégulier et le fait que l’on expulse un migrant délinquant de notre pays », explique-t-il. « Il a dit qu’il ne pouvait pas envisager l’immigration zéro, c’est intéressant car c’est aussi la position que je défends à titre personnel », relève encore l’élu.

« Je ne veux pas être insulté par le ministre de l’Intérieur »

Également invité de « Parlement hebdo », Patrick Kanner, le chef de file des sénateurs socialistes, qui a longtemps ferraillé contre Bruno Retailleau dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg, attribue les propos tenus par le ministre à « l’excitation de sa nomination » et lui demande « de reprendre son sang-froid ».

« Je ne sais pas si je suis une chance pour la France, mais je suis un fils d’immigré, comme beaucoup », ajoute-t-il. « Je sais ce que je dois à la République mais je ne veux pas être insulté par le ministre de l’Intérieur et je ne veux pas que des enfants issus de l’immigration, qui essayent de s’intégrer malgré des situations qui peuvent nous heurter profondément, se sentent rejetés. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Immigration : « Il faut faire attention à ce que l’on dit sur ce sujet-là », s’agace Laurent Marcangeli après les propos de Bruno Retailleau
3min

Politique

« Ce sont des centaines de milliers de patients qui sont aujourd’hui en train de mourir », alerte ce médecin généraliste installé en Haute-Vienne

En France, neuf millions de personnes vivent dans un désert médical. L’augmentation de ce chiffre ne cesse d’inquiéter les professionnels de santé qui appellent le personnel politique à agir au plus vite, car derrière les statistiques se cache un véritable enjeu sanitaire. Raccourcir les parcours de formation des médecins ? Aller aux devants des patients avec des bus médicalisés ? Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Corinne Imbert et le médecin généraliste Martial Jardel pour en débattre dans l’émission Et la Santé ça va ?.

Le

Immigration : « Il faut faire attention à ce que l’on dit sur ce sujet-là », s’agace Laurent Marcangeli après les propos de Bruno Retailleau
2min

Politique

« On impose des rythmes de cadres à des enfants », constate Sylvain Chemin, membre de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant

Depuis septembre, près de 140 citoyens tirés au sort se réunissent plusieurs fois par mois au Conseil économique et social pour débattre des temps de l’enfant. Sylvain Chemin, responsable immobilier à Cherbourg-en-Cotentin et père d’une collégienne en classe de 6ème, a pris part aux travaux de cette nouvelle Convention. Son constat est clair et limpide, la réalité des collégiens et des lycéens est à rebours des mesures préconisées. Il témoigne au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue Citoyen.

Le

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le