Immigration : la question des quotas au cœur du débat au Sénat
Après l’Assemblée nationale, le débat sur la politique migratoire en France et en Europe se tiendra au Sénat à partir de 16h30, cet après-midi. Édouard Philippe a indiqué « réfléchir à l’idée de quotas ». Une proposition votée par la Haute assemblée contre l’avis du gouvernement l’année dernière.

Immigration : la question des quotas au cœur du débat au Sénat

Après l’Assemblée nationale, le débat sur la politique migratoire en France et en Europe se tiendra au Sénat à partir de 16h30, cet après-midi. Édouard Philippe a indiqué « réfléchir à l’idée de quotas ». Une proposition votée par la Haute assemblée contre l’avis du gouvernement l’année dernière.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est un sujet hautement sensible abordé par le gouvernement cette semaine. La France doit-elle changer de braquet en matière de politique migratoire ? Lundi, devant les députés, Édouard Philippe a indiqué vouloir « réviser nos logiciels » tout en ouvrant la porte « à l’idée de quotas ». Un an après la promulgation de la loi asile-immigration-intégration, le Premier ministre a admis que le gouvernement n'avait « pas atteint tous (ses) objectifs » en matière migratoire, soulignant l'augmentation de 22% entre 2017 et 2018 du nombre de demandes d'asile. « Le système français d'asile est aujourd'hui saturé », a-t-il déploré.

Des migrants assignent l'État en justice

Un constat qui résonne avec l’actualité, au moment où quelque cinquante ressortissants étrangers doivent déposer mercredi des recours en référé contre l'État pour dénoncer les files d'attente « invisibles » devant les préfectures d'Ile-de-France. Selon plusieurs associations, il est devenu « impossible » d'obtenir un rendez-vous par internet pour régulariser sa situation.

La droite sénatoriale favorable aux quotas

La question des quotas en matière migratoire prendra une tournure particulière à la Haute assemblée. En effet, en juin 2018, lors de l’examen du projet de loi asile immigration, les sénateurs avaient adopté, contre l’avis du gouvernement, l’amendement de Roger Karoutchi (LR) fixant le principe de débats au Parlement, chaque année, sur des quotas d’immigration. Le dispositif prévoyait que le parlement conduise chaque année « un débat approfondi, à partir d'un rapport du gouvernement, intégrant toutes les dimensions de la politique nationale d'immigration et d'intégration ». « Ce débat portera sur les orientations pluriannuelles de la politique d'immigration et d'intégration en présentant des indicateurs chiffrés rendant compte des flux d'entrée, de séjour et d'éloignement et fera l'objet d'un vote » pouvait-on lire.

La mesure « jugée inacceptable » par la rapporteure LREM du texte à l’Assemblée, Élise Fajgeles, n’avait pas été retenue en commission mixte paritaire.

Depuis, l’idée des quotas est régulièrement demandée par la droite sénatoriale, notemment le président du groupe LR, Bruno Retailleau.

Cet après-midi le débat débutera par une déclaration du Premier ministre, suivie de celle du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, d’Amélie de Montchalin, la secrétaire d’État chargée des affaires européennes et de Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé.

Ces déclarations seront suivies des prises de paroles des représentants des groupes politiques du Sénat dans cet ordre. Jean-Yves Leconte (PS), Jean-Claude Requier (RDSE), Alain Richard (LREM), Stéphane Ravier (membre du RN, non-inscrits), Éliane Assassi (CRCE), Claude Malhuret (Les Indépendants), Philippe Bonnecarrère (Union centriste) et Bruno Retailleau (LR).

Un débat à suivre sur les antennes de Public Sénat (TV, web, réseaux sociaux) à partir de 16H30.

Partager cet article

Dans la même thématique

Immigration : la question des quotas au cœur du débat au Sénat
3min

Politique

Renoncement au 49.3 : « Sébastien Lecornu redonne le pouvoir au Parlement, mais il n’est pas question pour nous de se brader », avertit Agnès Evren

En renonçant à faire passer des textes en force au Parlement, le Premier ministre tend la main à la gauche. Invitée ce vendredi 3 octobre de Public Sénat et de LCP, la sénatrice LR de Paris Agnès Evren, estime néanmoins que la négociation entre les différentes forces politiques à l’Assemblée nationale « va être très compliquée ».

Le

4min

Politique

Renoncement au 49-3 : « un geste respectueux de la démocratie », pour Marine Le Pen, qui n’exclut pas une censure

Alors qu’il s’est engagé ce matin à ne pas recourir à l’article 49-3, Sébastien Lecornu reçoit dans la foulée les forces d’opposition à Matignon ce vendredi. Premier sur la liste, le Rassemblement national a « le sentiment de vivre un jour sans fin », et attend de pied ferme le discours de politique générale, envisagé en début de semaine prochaine, rappelle la patronne du parti.

Le

Immigration : la question des quotas au cœur du débat au Sénat
3min

Politique

Sébastien Lecornu : « J’ai décidé de renoncer à l’article 49.3 »

Pour cette dernière journée de consultations avant la composition de son gouvernement, au cours de laquelle le Premier ministre reçoit le PS et le RN, Sébastien Lecornu a pris la parole pour annoncer qu’il renonçait à utiliser l’article 49.3 lors de l’examen du budget et appelle à un changement de méthode.

Le

Immigration : la question des quotas au cœur du débat au Sénat
4min

Politique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : comment un amendement voté par le Sénat permet aujourd’hui aux juges de mettre l’ancien Président en prison

[Info PublicSenat.fr] La condamnation de Nicolas Sarkozy à 5 ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé et exécution provisoire, prononcée par le tribunal de Paris, impose à l’ancien chef de l’Etat d’aller en prison. Largement critiquée par les LR, cette mesure vient pourtant de l’application d’un amendement Renaissance, adopté avec le soutien de la droite sénatoriale, en 2018.

Le