Marine Le Pen a affirmé mardi qu'elle ne "croyait pas" à Emmanuel Macron qui a durci le ton sur l'immigration, estimant qu'il était "en campagne présidentielle".
Le chef de l'Etat a affirmé lundi soir, devant sa majorité et le gouvernement, qu'il fallait regarder le sujet de l'immigration "en face" et ne pas être "un parti bourgeois", car ce sont les classes populaires "qui vivent avec" et ont migré vers l'extrême droite.
"On a eu un débat sur l'immigration il y a quelques mois me semble-t-il à l'Assemblée nationale. Toutes les propositions que nous avons mises sur la table pour empêcher ce détournement, notamment, du droit d'asile (…) ont été blackboulées par les députés En Marche. Donc je n'y crois pas", a déclaré sur BFMTV/RMC la présidente du Rassemblement national.
Sur l'immigration, "ça fait deux ans et demi qu'il (Emmanuel Macron) n'a rien vu non plus, qu'il n'a rien écouté", a ajouté la cheffe du parti d'extrême droite.
Qualifiant "d'électoraliste" l'attitude de M. Macron, elle a affirmé en avoir "vu d'autres avant lui", comme Nicolas Sarkozy, durcir le ton sur l'immigration "parce qu'ils s'engagent dans une campagne électorale". "Emmanuel Macron clairement s'engage dans la campagne présidentielle".
La finaliste de la présidentielle en 2017, qui a fait sa rentrée politique dimanche en vue des municipales, "prélude" à la présidentielle, a suggéré d'organiser "un référendum" sur l'immigration.
"Est-ce que ce n'est pas plus clair de demander aux Français (…) oui ou non le droit du sol, oui ou non le regroupement familial, oui ou non la maîtrise à nouveau de nos frontières?", a développé Mme Le Pen.
La cheffe du RN a par ailleurs plaidé en faveur de la retraite à 60 ans. "C'est défendable", a-t-elle dit, en suggérant pour cela de "créer les conditions de la création d'emplois et de la natalité".
Elle a estimé que le régime spécial des retraites de la RATP "pourrait être remis sur la table" mais qu'il "y en a des dizaines d'autres qui sont parfaitement justifiés".
Marine Le Pen a enfin dit qu'elle "aurait pu" être dans la rue lundi avec les avocats contre le "système universel" de retraites voulu par le gouvernement. "Ce système unique va entraîner une baisse massive des pensions de retraites", selon elle.