Immigration : le Sénat accorde des titres de séjour aux sans-papiers victimes de marchands de sommeil

Petit évènement au Sénat lors de l’examen du projet de loi immigration. Un amendement du groupe communiste, qui prévoit d’accorder des titres de séjour aux sans-papiers victimes de marchands de sommeil, a été adopté avec un avis favorable du gouvernement et un avis de sagesse de la commission.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Depuis lundi et le début de l’examen du projet de loi immigration, on peut compter sur les doigts des deux mains, les amendements de la gauche du Sénat adoptés. Ce fut le cas ce vendredi avec un amendement déposé par le sénateur communiste de Paris, Ian Brossat, ancien adjoint à la ville en charge du logement. « J’ai eu le plaisir, il y a quelques mois, d’inaugurer un immeuble neuf au 40 44 rue Marx Dormoy dans le 18e arrondissement qui pendant longtemps a été propriété d’un marchand de sommeil qui avait 150 victimes dont 50 enfants, qui vivaient dans des conditions indignes », a-t-il énoncé en rappelant que près de la moitié de ces personnes étaient des sans-papiers. « Dès lors qu’elles n’ont pas de papiers, il est impossible de les reloger en logement social », a-t-il souligné en dénonçant « une situation kafkaïenne ».

C’est la raison pour laquelle son amendement prévoit d’accorder des titres de séjour aux sans-papiers victimes de marchands de sommeil dès lors qu’elles portent plainte. Il a reçu un avis favorable de la part du ministre de l’Intérieur. « Il est vrai que le code pénal prévoit déjà d’accorder un titre de séjour temporaire à une personne logée à des fins d’exploitation mais ce n’est pas tout à fait le cas du marchand de sommeil qui peut louer son logement qui n’est pas déclarée et pas aux normes simplement à des fins de profits », a-t-il justifié. Le ministre a estimé que cette « très bonne idée » qui devra être retravaillée à l’Assemblée nationale allait de pair « entre la protection des personnes » et « la révélation de ceux qui organisent l’immigration irrégulière ».

La commission des lois a émis un avis de sagesse estimant, elle aussi, qu’il y avait « un parallélisme avec le trafic d’êtres humains où à partir du moment où il y a une plainte, il est possible d’avoir une carte de séjour temporaire », a rappelé le co-rapporteur centriste, Philippe Bonnecarrère.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Elections legislatives, premier tour dans le gard.
4min

Politique

Municipales 2026 : la parité bouscule les petites communes

La parité s’impose désormais dans les communes de moins de 1 000 habitants. À partir des élections municipales de 2026, les listes devront respecter une stricte alternance femmes-hommes, et le panachage sera interdit. Une réforme qui, entre volonté d’égalité et réalités locales, divise fortement les élus.

Le

6min

Politique

Déploiement d’un service militaire volontaire ? « Le gouvernement s’engage dans cette voie-là », selon Hélène Conway-Mouret

Les propos du chef d’Etat-major des Armées, face au congrès des maires de France, ont fait réagir la classe politique, alors qu’il a appelé les édiles à « préparer leurs populations », à un possible conflit dans quelques années. Son discours a aussi réactivé l’idée d’un déploiement d’un nouveau service volontaire par Emmanuel Macron.

Le

Immigration : le Sénat accorde des titres de séjour aux sans-papiers victimes de marchands de sommeil
6min

Politique

Budget de la Sécu : le Sénat supprime la hausse de la CSG sur le capital, fruit du compromis avec les députés PS

Comme annoncé, la majorité sénatoriale LR et centriste a supprimé la hausse de la CSG sur le capital votée par les députés, censée rapporter 2,66 milliards d’euros. « Vous défendez le capital, le profit, de manière entêtée », a dénoncé le sénateur PS, Yan Chantrel. La rapporteure, la centriste Elisabeth Doineau, a voulu en rester aux « mesures que la majorité sénatoriale avait défendues en juillet auprès de François Bayrou ».

Le