C’est une fin de non-recevoir que le patron des députés Renaissance, Sylvain Maillard a adressé aux sénateurs centristes. Jeudi, le président du groupe, Hervé Marseille et l’ancien co-rapporteur du projet de loi immigration, Philippe Bonnecarrère déposaient une proposition de loi qui reprend une partie des 32 cavaliers législatifs de la loi immigration censurés par le Conseil constitutionnel.
« Nous proposons au gouvernement une boîte à outils et nous pensons qu’il aurait intérêt à coconstruire le texte avec nous. Nous espérons convaincre le gouvernement d’inscrire ce texte à l’ordre du jour », expliquait Philippe Bonnecarrère. « Tous les chiffres montrent que la pression migratoire augmente en Europe et en France. Le sujet de l’immigration est devant nous », ajoutait-il.
« Le cœur de ce que nous voulions a été voté »
Invité de Parlement Hebdo, sur les chaînes parlementaires, Sylvain Maillard a douché les espoirs des centristes. « Je le dis très clairement. La loi immigration est derrière nous. Nous avons voté des mesures très fortes. Le cœur de ce que nous voulions a été voté. Sur les 27 articles (du projet de loi initial) 26 ont été votés. Ce que demandent les Français, ce n’est pas de faire des lois après des lois. Ce qu’ils nous demandent, c’est d’être efficace, faire en sorte que ceux qui n’ont pas vocation à être en France, repartent de France. Maintenant, le travail est au niveau du gouvernement, de notre administration, de nos policiers, de nos gendarmes », a-t-il affirmé.
« Il ne suffit pas de dire que le sujet est derrière soi pour que cela soit vrai »
De quoi fâcher quelque peu de potentiels alliés au Sénat. Cette semaine, Hervé Marseille a même évoqué l’idée d’une liste commune entre centristes et Renaissance pour les Européennes. « Il ne suffit pas de dire que le sujet est derrière soi pour que cela soit vrai ! La réalité s’imposera à tous. Le sujet immigration est bien devant nous et le ministre de l’Intérieur vient d’en administrer la preuve en expliquant exactement cela pour Mayotte. Un article de notre proposition de loi porte d’ailleurs sur ce sujet. Les centristes sont modérés mais pas tièdes. Nous n’avons pas l’intention de laisser aux deux radicalités de notre pays le monopole de l’action politique », a réagi Philippe Bonnecarrère, contacté par publicsenat.fr.
Faute de soutien avec le gouvernement, la proposition de loi pourrait être examinée dans la niche parlementaire des sénateurs centriste, fin mars.