Immigration : Sylvia Pinel « profondément déçue » par Macron qui « court après l’extrême-droite »

Immigration : Sylvia Pinel « profondément déçue » par Macron qui « court après l’extrême-droite »

« On sent bien une volonté de courir après la droite et l'extrême-droite, alors que j’avais la conviction, en 2017, qu’Emmanuel Macron nous protégerait et serait un rempart par rapport à ces dérives » regrette la députée du PRG, Sylvia Pinel.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sylvia Pinel, la députée du Parti radical de gauche (PRG) du Tarn-et-Garonne, était l’invitée de Parlement hebdo sur Public Sénat/LCP-AN ce vendredi 8 novembre. L’ancienne ministre de François Hollande avait participé aux retrouvailles entre radicaux de gauche et de droite. Le nouvel ensemble était tourné vers la majorité présidentielle. Mais depuis, l’union a capoté. Une partie des anciens membres du PRG, dont Sylvia Pinel, ont repris leur liberté.

La députée explique aujourd’hui ne pas du tout se retrouver dans la politique d’Emmanuel Macron en matière d’immigration notamment. Interrogée sur la question des quotas pour les métiers en tension, décidée par l’exécutif, elle prend ses distances. « De quoi parlons-nous ? On parle d'immigration économique, c'est à peu près 30.000 personnes par an, c'est quand même très peu. De là à mettre en œuvre des mesures « inefficaces, incontrôlables et pas pilotables », je reprends les mots du Président pendant la campagne. (…) C'est ce que disait le Président alors candidat : ce n'est pas efficace parce que ça ne tient pas compte de la réalité » souligne Sylvia Pinel.

« Ce qui m'a beaucoup choqué dans le débat, c'est l'amalgame voulu entre l'immigration et les demandeurs d'asile »

La députée du Tarn-et-Garonne critique durement les choix du chef de l’Etat de ces dernières semaines. « Il a fait de l’immigration un élément du débat national alors que ce n’était pas vraiment un sujet sur les ronds-points avec les gilets jaunes. On sent bien une volonté de courir après la droite et l'extrême-droite, alors que j’avais la conviction, en 2017, qu’Emmanuel Macron nous protégerait et serait un rempart par rapport à ces dérives que j’ai toujours combattues. (…) Sur ces thématiques-là, je suis profondément déçue, encore plus que sur la politique économique et sociale. Sur les valeurs fondamentales, c’est décevant » accuse Sylvia Pinel.

« Ce qui m'a beaucoup choqué dans le débat, c'est l'amalgame voulu entre l'immigration et les demandeurs d'asile. On a tout mélangé » ajoute-t-elle encore. Elle n’apprécie donc pas plus les mesures annoncées cette semaine par le gouvernement sur l’immigration. « Il y a plusieurs choses qui me choquent, on apprend la veille un certain nombre de mesures, le gouvernement le traduit dans la nuit par voie d'amendements, il n'y a ni débat dans les commissions permanentes. Ils ne respectent pas la démocratie. On n'a pas le temps d'étudier les amendements » regrette la conseillère régionale d'Occitanie, qui ajoute qu’« on se précipite pour faire de la communication. On ne s'attaque pas au vrai sujet. C'est une technique politique qui perdure depuis quelques temps ».

 

Dans la même thématique

Immigration : Sylvia Pinel « profondément déçue » par Macron qui « court après l’extrême-droite »
3min

Politique

Immigration : « Il faut faire attention à ce que l’on dit sur ce sujet-là », s’agace Laurent Marcangeli après les propos de Bruno Retailleau

Au micro de Public Sénat, Laurent Marcangeli, le président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale, a tenu à se démarquer des propos polémiques tenus par le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sur l’immigration. Une situation qui en dit long sur les lignes de fracture qui traversent les soutiens au gouvernement.

Le

Immigration : Sylvia Pinel « profondément déçue » par Macron qui « court après l’extrême-droite »
4min

Politique

Tribune de soutien à Retailleau : « Quand on se réclame du général de Gaulle, on regarde ce qui est écrit dans la Constitution », recadre Fabius

Alors que de nombreux parlementaires affirment leur soutien au ministre de l’Intérieur, qui a déclaré que l’Etat de droit n'était « pas intangible ni sacré », Laurent Fabius, le président du Conseil Constitutionnel, rappelle sur notre antenne, ce vendredi 4 octobre, qu’il y a « grands principes qui ne doivent pas être touchés ».

Le

Paris: Senat Michel Barnier declaration politique generale
9min

Politique

Budget : entre les divisions du bloc central et l’absence de majorité, le 49.3 paraît inévitable

Les hausses d’impôt ciblées sur les grandes entreprises et les plus fortunés, annoncées par Michel Barnier, continuent de diviser la majorité relative. Frondeur en chef, Gérard Darmanin continue de profiter de sa liberté retrouvée en jouant sa propre partition, au risque d’affaiblir le premier ministre. Tous ne ferment pourtant pas la porte à la hausse de la fiscalité.

Le

Emmanuel Macron speech at Place des Cocotiers – Noumea
7min

Politique

Nouvelle-Calédonie : « Ne pas convoquer le Congrès est un signe d’apaisement, mais cela suscite aussi beaucoup d’interrogations »

Le Premier ministre a indiqué que la réforme constitutionnelle sur le corps électoral de Nouvelle-Calédonie, élément déclencheur des violences dans l’archipel, « ne sera pas soumise » au Congrès. Si cette annonce a soulevé la colère de certains membres du camp présidentiel, de nombreux élus, indépendantistes ou loyalistes, saluent la volonté d’apaisement affichée par le nouveau gouvernement.

Le