Banque d’images du Sénat – Wlad Simitch Capa Pictures
Banque d'images du Sénat - Wlad Simitch Capa Pictures

Immigration : une mission du Sénat propose de dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, les socialistes claquent la porte

Une mission d’information du Sénat, pilotée par la majorité de droite et du centre, propose de dénoncer l’accord franco-algérien de 1968. La sénatrice PS Corinne Narassiguin en a tiré les conséquences en décidant de quitter cette mission qu’elle qualifie « d’outil créé de toutes pièces pour valider la campagne de Bruno Retailleau ».
Simon Barbarit

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Dans son communiqué, la mission d’information du Sénat visant à rationaliser le recours aux accords internationaux en matière migratoire, salue en premier lieu un travail transpartisan. Pourtant, Les socialistes ont bel et bien claqué la porte de la mission en désaccord avec sa principale recommandation.

Le rapport de la présidente LR de la commission, Muriel Jourda (LR) et Olivier Bitz (centriste) a conclu que l’accord Franco-Algérien de 1968 est « un régime très favorable de circulation et de séjour qu’il offre aux Algériens ne connaît plus de justification évidente tandis qu’il ne s’accompagne aucunement d’un surcroît de coopération en matière de lutte contre l’immigration irrégulière ». C’est pourquoi la mission propose une renégociation « afin d’aboutir à des mesures équilibrées pour les deux parties ». A défaut « sa dénonciation devra être mise en œuvre ».

Il s’agit d’une demande récurrente depuis son entrée en fonction, du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ancien président du groupe LR du Sénat. Les socialistes représentés dans cette mission par Corinne Narassiguin, ne l’ont pas oublié. « De toute évidence, cette mission d’information semble n’avoir été qu’un outil créé de toutes pièces pour valider la campagne de Bruno Retailleau en faveur de la dénonciation de l’accord franco-algérien. En effet, les auditions d’experts menées durant de nombreux mois n’ont pas mis en évidence de façon claire et unanime la nécessité de dénoncer cet accord », écrit la sénatrice dans un communiqué dans lequel elle annonce son départ de la mission.

Elle conclut : « L’accord de 1968 reste dans son principe pleinement justifié en raison de la profondeur des liens humains et historiques et l’imbrication des intérêts économiques, sécuritaires et politiques entre les deux parties […] Parce que nous refusons que les Algériens soient les victimes des obsessions et lubies migratoires de la majorité sénatoriale et du ministre de l’Intérieur, le groupe (PS) dénonce fermement cette nouvelle attaque calquée sur les vieilles revendications de l’extrême droite ».

La mission a également considéré que l’accord migratoire avec le Royaume-Uni faisait face à l’échec flagrant. « Le maintien du statu quo faisant de la France la gestionnaire de fait de la frontière britannique n’était plus acceptable […] Un dialogue doit donc, à l’évidence, être engagé pour que chacun prenne sa juste part et, à terme, conclure un accord migratoire global », préconise-t-elle.

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Immigration : une mission du Sénat propose de dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, les socialistes claquent la porte
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le