Des députés de gauche ont réclamé samedi une commission d'enquête parlementaire sur l'incendie à Rouen jeudi de l'usine chimique Lubrizol, classée Seveso, alors que l'inquiétude persiste sur l'impact sanitaire et environnemental du sinistre.
"Il faut toute la vérité sur #Lubrizol. Comme pour #AZF il y a 17 ans, une commission d’enquête parlementaire doit être ouverte dès la semaine prochaine", a plaidé Olivier Faure, numéro un du PS, sur Twitter. Le député socialiste de Seine-Maritime Christophe Bouillon est candidat pour en être rapporteur.
"Un décret déclarant l’état de catastrophe industrielle doit être rapidement publié pour permettre aux victimes de faire valoir leurs droits auprès des assurances", a aussi demandé l'élu de Seine-et-Marne, pour qui avec "un patron désinvolte, un préfet dépassé, un gouvernement incertain, la gestion de l’accident #Lubrizol #Rouen est inconséquente".
Ex-ministre socialiste de l'Ecologie et élue des Deux-Sèvres, Delphine Batho va proposer en début de semaine à tous les députés de signer sa demande de commission d'enquête "sur l’action des pouvoirs publics relative à la prévention et la gestion de l’incendie (...) ainsi qu’à ses conséquences sanitaires et environnementales", argumentée en quatre pages.
Elle souhaite pouvoir mener des investigations sur "les dispositifs d'alerte", "la mise en œuvre de protocoles de suivi sanitaire de la population", "la surveillance des risques technologiques" et encore "les sanctions applicables en cas de manquement des entreprises".
"Nous demandons une enquête parlementaire et une enquête administrative! Ce site a déjà connu plusieurs accidents (2013, 2015, 2019)", a tweeté le député LFI Eric Coquerel, se disant "en colère".
"Avec les restrictions budgétaires, en 15 ans, le nombre de contrôles de sites comme #Lubrizol a été divisé par deux", a relevé cet élu de Seine-Saint-Denis.
Selon le député François-Michel Lambert (UDE) également, "nous devons mettre en oeuvre une mission d'enquête". "Un incendie ne devrait pas provoquer cette catastrophe. Il va falloir passer à un nouveau niveau de Seveso", a jugé cet élu des Bouches-du-Rhône sur BFMTV.
Jeudi, quelques heures après l'incendie de ce site industriel classé Seveso seuil haut produisant des additifs d'huile, une enquête judiciaire avait été ouverte du chef "de destructions involontaires par l'effet d'une explosion ou d'un incendie". Le parquet l'a élargie samedi au chef de mise en danger d'autrui.
Les résultats d'analyses de l'air réalisées après l'incendie démontrent un "état habituel de la qualité de l'air à Rouen", a assuré samedi lors d'une conférence de presse le préfet de Normandie Pierre-André Durand.