Incidents au Stade de France : « Le ministre de l’Intérieur aurait pu, a minima, proposer sa démission », estime Julien Aubert
Invité jeudi 2 juin de la matinale de Public Sénat, le député LR du Vaucluse Julien Aubert a longuement commenté l’audition de Gérald Darmanin par les sénateurs. Le ministre de l’Intérieur a été prié par la Haute Assemblée de revenir sur le détail des échauffourées qui ont entaché la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, samedi soir. Il a notamment blâmé le comportement d’une large partie des supporters anglais, un argument qui ne satisfait pas les oppositions.

Incidents au Stade de France : « Le ministre de l’Intérieur aurait pu, a minima, proposer sa démission », estime Julien Aubert

Invité jeudi 2 juin de la matinale de Public Sénat, le député LR du Vaucluse Julien Aubert a longuement commenté l’audition de Gérald Darmanin par les sénateurs. Le ministre de l’Intérieur a été prié par la Haute Assemblée de revenir sur le détail des échauffourées qui ont entaché la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, samedi soir. Il a notamment blâmé le comportement d’une large partie des supporters anglais, un argument qui ne satisfait pas les oppositions.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Auditionné mercredi par les sénateurs, qui exerçaient ainsi leur pouvoir de contrôle sur l’action publique, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a reconnu un manque de préparation et d’anticipation autour de l’organisation de la finale de la Ligue des Champions, qui a donné lieu samedi soir à des scènes de chaos à l’extérieur du Stade de France. Le locataire de la place Beauvau, toutefois, a continué de développer la ligne de défense adoptée depuis ce week-end par l’exécutif : à savoir une fraude massive aux faux billets et des tentatives d’intrusion de la part des supporters de Liverpool, prenant de court par leur ampleur les stadiers et les forces de l’ordre.

« C’était un mea culpa très léger compte tenu de l’inefficacité du service d’ordre autour du Stade de France et des zones d’ombre », a relevé ce jeudi le député LR du Vaucluse Julien Aubert, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « On a eu une version officielle, immédiatement démentie par les témoignages de ceux qui étaient présents », pointe-t-il.

« On a un ministre qui s’accroche à une version que les témoins démentent »

Au cœur des échanges avec les élus du Palais du Luxembourg : la question du nombre de supporters munis de faux billets ou sans billet, qui ont tenté de s’introduire dans l’enceinte sportive. Gérald Darmanin s’est livré à une longue démonstration chiffrée, citant des comptages de la SNCF, de la RATP ou encore de l’UEFA et de la FFF pour finalement estimer à 35 000 le nombre de personnes qui n’auraient pas dû se trouver dans les parages du Stade de France samedi soir. « On a un ministre qui s’accroche à une version que les témoins démentent, voilà qui met sur la sellette la parole publique, la crédibilité du ministre de l’Intérieur et de la ministre des Sports », constate Julien Aubert.

« Comme d’habitude, il n’y a pas de responsabilité », s’agace-t-il. « Dans un sujet comme celui-ci, je pense que le ministre de l’Intérieur aurait pu, a minima, proposer sa démission. La Première ministre n’est pas obligée de l’accepter, mais au moins il y a le geste symbolique de reconnaître qu’il a failli », estime notre invité.

« Ce qui m’interpelle c’est l’usage disproportionné de la force. Que des enfants ou des gens pacifiques se fassent gazer systématiquement, cela pose un vrai sujet. Ce n’est pas la première fois que la question de l’usage de la force se pose », poursuit Julien Aubert. « Je ne suis pas du genre à condamner les violences policières, en revanche je pense qu’il y a une doctrine d’emploi de la force, une forme d’expérience par rapport à certains types de mouvement de foule… Si vous ne mettez pas des policiers suffisamment formés, vous aboutissez à un résultat sous-optimal. »

Polémique autour de la délinquance en Seine-Saint-Denis

Durant l’audition, la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brino a reproché à Gérald Darmanin de passer sous silence les phénomènes de délinquance urbaine qui se sont ajoutés à la confusion autour du stade samedi soir. « Quand vous dites que la Seine-Saint-Denis et la France ont changé, vous faites le jeu de partis assez extrêmes. J’ai le droit d’être choqué par ce point et je n’ai pas à donner des nationalités – on m’a forcé à le faire pour lutter contre des fake news – des personnes que nous interpellons », lui a rétorqué le ministre de l’Intérieur.

« Il était présent, il est l’auteur de cette version officielle considérant qu’il faut surtout blâmer les supporters anglais et ne pas parler des autres sujets autour du Stade de France », estime encore Julien Aubert. « Il y a un malaise dans ce pays pour mettre des mots sur quelque chose. On dit que ce sont des jeunes. Non : il y a une jeunesse de France qui n’a rien à voir avec les énergumènes qui ont pris d’assaut le Stade de France. On dit que ce sont des immigrés. Non : ce ne sont pas des immigrés, pour beaucoup ce sont des Français. On en arrive au point de ne plus mentionner ces évènements de peur de stigmatiser. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
10min

Politique

« Vexations », échanges « pas fluides », négos avec le PS : pourquoi la relation entre le Sénat et le gouvernement Lecornu s’est détériorée

Depuis « un mauvais départ », le courant passe mal entre la majorité LR-centriste du Sénat et le gouvernement. Discussions avec le PS au détriment des LR, députés invités à Matignon sans les sénateurs, qui aimeraient « être dans la boucle »… Les causes de fâcheries se multiplient. Pour tenter de retisser des liens dégradés, Sébastien Lecornu invite les présidents de groupe du Sénat à Matignon ce mercredi, avant de se rendre en conférence des présidents.

Le

Incidents au Stade de France : « Le ministre de l’Intérieur aurait pu, a minima, proposer sa démission », estime Julien Aubert
5min

Politique

« C’est à la fin de la partie qu’on comptera les choses » : sur le budget, les socialistes veulent encore laisser du temps au gouvernement

Les députés mettent en pause l’examen du projet de loi de finances pour étudier le budget de la Sécurité sociale. S’ils ne sont pas allés au bout de la partie recettes, ils ont néanmoins pu adopter un certain nombre de mesures absentes du projet initial. Certaines sont vues par le gouvernement comme des gains concédés aux socialistes, bien que ces derniers se montrent toujours insatisfaits. Pas suffisamment, pourtant, pour interrompre les négociations et l’examen budgétaire.

Le