Incidents au Stade de France : le préfet Lallement « assume en totalité la gestion policière », mais reconnaît un « échec »

Incidents au Stade de France : le préfet Lallement « assume en totalité la gestion policière », mais reconnaît un « échec »

Auditionné au Sénat ce jeudi, Didier Lallement est revenu sur les incidents qui ont émaillé la tenue de la finale de la Ligue des Champions le samedi 28 mai. Le préfet de police s’est dit « désolé » pour « les personnes de bonne foi », mais « assume en totalité » des décisions qui étaient, d’après lui, les seules possibles pour « éviter un drame. »
Louis Mollier-Sabet

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Le ton est martial, mais en même temps, c’est un peu normal dans la préfectorale. D’entrée de jeu lors de cette audition au Sénat, Didier Lallement marque son territoire : « Je suis le seul responsable opérationnel de l’ordre public sur l’agglomération parisienne. Je ne suis pas le préfet de police de Paris, mais le préfet de police tout court, les préfets de département de la petite couronne n’ont aucune compétence en matière d’ordre et de sécurité publique. » Le préfet de police, donc, annonce la couleur et « assume en totalité la responsabilité de la gestion policière de la journée du 28 mai », qui a pourtant fait couler beaucoup d’encre depuis la tenue de la finale de la Ligue des Champions.

« J’en suis le seul comptable opérationnel », a-t-il ajouté. « Les forces de l’ordre qui interviennent le sont sous mon autorité directe », a poursuivi Didier Lallement, qui a tenu à les « saluer », pour leur « énergie et volonté », sans lesquelles « un drame aurait pu se produire. » Les premiers mots de Didier Lallement face aux sénateurs ne sont donc pas allés aux supporters pris dans les incidents qui ont émaillé la tenue de la finale, mais aux « forces de l’ordre intérieures », qui « ne sont pas des troupiers », mais des « camarades, d’une grande valeur professionnelle et morale. »

>> Pour en savoir plus : Les trois ans mouvementés de Didier Lallement à la tête de la préfecture de police de Paris

« C’est à l’évidence un échec »

Tout de même, le préfet de police en vient aux dysfonctionnements constatés le samedi 28 mai dernier : « J’essaie de regarder avec la plus grande lucidité possible ce qu’il s’est passé ce soir-là. C’est à l’évidence un échec : des personnes ont été bousculées et agressées alors que nous leur devions la sécurité et l’image du pays a été ébranlée. » Et pour Didier Lallement, « c’est une blessure, parce que l’amour et l’honneur de la patrie compte plus que tout. » Le préfet de police veut ainsi « dire [ses] regrets sincères », aux « personnes de bonne foi qui ont été gazées, parfois même des familles. J’en suis désolé au nom de la Préfecture de police, mais il n’y avait pas d’autres moyens. »

C’est clairement la ligne défendue par le préfet Lallement lors de son introduction dans cette audition, il est désolé « pour les personnes de bonne foi », mais les forces de l’ordre n’avaient pas d’autres choix. « Pour diminuer la pression de la foule sur les grilles et les tourniquets, il fallait faire reculer les gens, nous leur avons demandé de reculer, il ne s’est rien passé. Nous avons donc utilisé du gaz lacrymogène, seul moyen au plan policier pour faire reculer une foule, sauf à la charger. » Une phrase qu’appuie Didier Lallement en la répétant deux fois. « Je revendique que les décisions prises étaient les seules qui pouvaient garantir l’intégrité physique des personnes et la tenue du match », a ainsi conclu le préfet de police.

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