« Ce n’est pas le moment de lâcher, c’est le moment de se battre », déclare le ministre de l’Industrie, Sébastien Martin dans un plaidoyer en faveur du développement de l’activité industrielle. Alors que la part de l’industrie dans la création de richesse au niveau national stagne, le ministre veut alerter sur le rôle central de l’industrie pour le développement économique.
« La réindustrialisation se mesure sur un temps long. Il y a eu ces dernières années presque 500 usines qui ont été ouvertes, presque 130 000 emplois industriels de plus. L’industrie, en moyenne, ça paye entre 20 à 25 % de plus que les services », explique Sébastien Martin. « Quand vous réduisez la part de l’industrie, quelque part vous réduisez la part des salaires », ajoute le ministre qui alerte sur les conséquences d’un commerce international dominé par la Chine. Malgré un contexte défavorable, la production industrielle a connu un léger rebond de 0,8 % en septembre selon l’Insee.
Ouverture d’un stand Shein au BHV, « plus qu’une logique économique »
Interrogé sur l’ouverture d’un stand Shein au BHV, Sébastien Martin considère que l’essor de la fast-fashion et de son industrie s’est nourri de la dépendance industrielle des pays occidentaux par rapport à la Chine. « On voit bien que derrière il y a plus qu’une logique économique, il y a une logique presque stratégique de la part de la Chine de vouloir attaquer des pans entiers de notre économie et aussi quelque part de nos valeurs », juge Sébastien Martin. Une dépendance commerciale et industrielle que le ministre souhaite combattre, mais pas à n’importe quel prix.
Le ministre de l’Industrie rejette la nationalisation d’ArcelorMittal
En ce qui concerne ArcelorMittal, en grande difficulté à cause d’une « concurrence déloyale », le ministre de l’Industrie écarte l’idée d’une nationalisation de l’entreprise. Une solution proposée par La France insoumise dans le cadre de sa niche parlementaire qui sera examinée le 27 novembre à l’Assemblée nationale. Une proposition de loi communiste similaire a déjà été rejetée au Sénat le 30 octobre. « La nationalisation ne serait qu’un mode de perfusion ou de retarder un certain nombre de choses », avance Sébastien Martin. La France défend une mise en œuvre rapide du plan européen de sauvetage pour l’industrie de l’acier. Le plan prévoit notamment de rehausser les droits de douane pour l’acier à 50 % ainsi que la mise en place de quotas d’importation.
Vers un assouplissement de l’interdiction des véhicules à moteur thermiques en 2035
Le ministre défend également un assouplissement de certaines règles européennes pour sécuriser la filière automobile. Alors que l’Union européenne a adopté en 2023, un règlement sur l’interdiction des véhicules à moteur thermiques d’ici 2035, Sébastien Martin plaide pour un assouplissement de la législation, estimant que dans sa version actuelle, elle pourrait profiter à la filière automobile chinoise. « La France est prête à des flexibilités sur 2035. La France dit oui, à condition qu’on continue à produire ces véhicules et que ce qui est à l’intérieur de ces véhicules soit fait en Europe », affirme le ministre de l’Industrie.