A l'initiative des socialistes, des députées ont symboliquement organisé mardi une "petite manifestation" dans l'hémicycle de l'Assemblée en se levant à 16h47 pour marquer le moment où les femmes commencent à travailler "gratuitement" en raison des inégalités salariales.
Au jour et à l'heure théorique où les femmes commencent à travaillent bénévolement jusqu'à la fin de l'année - sur la base des données d'Eurostat qui établissent l'écart de salaire (horaire) entre les femmes et les hommes à 15,2% en France - des députées PS, LFI, PCF ainsi que de la majorité, accompagnées de quelques hommes, se sont mises debout dans l'hémicycle.
"Je vous demande de vous rassoir ou de sortir", a alors lancé le président Richard Ferrand (LREM), avant que quelques élues, essentiellement du PS, ne quittent l'hémicycle.
"A partir de 16h47, les femmes françaises travaillent gratuitement du fait des écarts de salaire qui existent entre les femmes et les hommes, donc avec plusieurs de mes collègues de tous les groupes nous avons souhaité symboliser ce moment" pour dire qu'"il faut que ça change", a expliqué devant la presse la cheffe de file des députés PS Valérie Rabault.
Ecart de rémunération entre hommes et femmes dans une sélection de pays européens
AFP
"Tous les gouvernements s'attachent à enclencher des progrès", mais il faut être "vigilants à chaque instant et c'est le sens de la petite manifestation organisée", a-t-elle ajouté. C'est "symbolique, mais il faut ne rien lâcher".
Bastien Lachaud (LFI) a ensuite pris la parole lors des questions au gouvernement pour dénoncer l'inégalité salariale comme étant à "l'origine de toutes les inégalités", plaidant pour des mesures contraignantes.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a dit partager le "diagnostic de la situation des femmes depuis 16h47", mais a rappelé que c'est "la grande cause du quinquennat" de "combattre cet état de fait".
Elle a souligné que la loi avenir professionnel, votée en septembre 2018, "a changé complètement le paysage", en créant notamment "une obligation de résultats pour les entreprises" et un "index de l'égalité professionnelle", se disant convaincue qu'"on peut réussir cette bataille dans le pays".
Le député insoumis a alors repris la parole pour s'étonner qu'au même moment la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa évoque sur Twitter "une loi pour l'émancipation économique des femmes en 2020", notant qu'une femme "gagne 9% à 27% de moins qu’un homme".
"Ce qui est sûr ici c'est qu'aucun sexe n'a le monopole du verbe bruyant...", a conclu M. Ferrand.
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.