Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Infirmière poignardée dans les Deux-Sèvres: LFI tente un hommage à l’Assemblée
Par Public Sénat
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La députée insoumise Caroline Fiat a voulu rendre hommage mardi à l'Assemblée nationale à l'infirmière poignardée jeudi par un patient dans les Deux-Sèvres, en réclamant une minute de silence, démarche à laquelle s'est opposé le président Richard Ferrand (LREM).
"Nous avons passé le week-end à n'entendre parler, bien malgré nous, que de l'élection municipale à Paris, occultant toute l'actualité, notamment le 14 février où le personnel hospitalier s'est mobilisé pour clamer son amour à l'hôpital public. Pire encore, a été passé sous silence le meurtre d'une jeune collègue (...) poignardée à mort par un patient", a déclaré cette aide-soignante de profession lors des questions au gouvernement.
Elle faisait référence à une infirmière âgée de 30 ans, tuée jeudi par arme blanche par un patient d'une unité psychiatrique à Thouars (Deux-Sèvres). Le jeune suspect a depuis été mis en examen.
"Dès qu'un fonctionnaire d'Etat décède dans l'exercice de ses fonctions, il est d'usage de lui rendre hommage par une minute de silence dans cet hémicycle", a poursuivi la députée, disant sa "grande surprise" qu'une demande en ce sens ait été refusée dans la matinée lors de la conférence des présidents de l'Assemblée.
Très émue, l'élue LFI a donc proposé d'utiliser le temps de parole lui restant pour rendre hommage à l'infirmière au nom de son groupe, plusieurs élus de gauche se levant dans la foulée.
"Mme Fiat, nous sommes tous sensibles à l'émotion provoquée par le drame que vous venez d'évoquer, mais ainsi que je l'ai indiqué au président de votre groupe, l'usage limite la pratique des minutes de silence à des cas exceptionnels et solennels, et il ne peut y avoir dans cet hémicycle de minutes de silence à l'initiative d'un député ou d'un groupe", lui a répondu Richard Ferrand.
"Permettez-moi aussi de vous dire que sur tous les bancs siègent des professionnels de santé et que chacun ici partage la peine de la famille endeuillée", a-t-il poursuivi, avant de retirer la parole à Caroline Fiat, qui était debout larmes aux yeux.
S'associant "à la tristesse de la nation", le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran a pour sa part annoncé qu'il se rendrait "dans les prochains jours à Thouars, sans presse, à la rencontre des équipes" hospitalières, comme l'a fait vendredi le "délégué ministériel à la santé mentale", Franck Bellivier.
Il répondait à une question du député (PS) de Gironde Alain David sur la situation des hôpitaux.
La CGT du Centre Hospitalier Nord Deux-Sèvres, où travaillait l'infirmière, s'est indignée mardi soir dans un communiqué de l'hommage refusé à l'Assemblée, et des propos de M. Ferrand sur la pratiques de minutes de silence limitée à "des cas exceptionnels".
"Ces propos démontrent, une fois de plus, la façon de considérer les soignants dans ce pays", a déploré la CGT-CHNDS, estimant la famille de l'infirmière "insultée", et "toute la communauté soignante bafouée". Elle a réclamé la démission du président de l'Assemblée, et que leur collègue Elodie "puisse recevoir l’hommage national qui lui est dû sous la forme de la minute de silence qui lui a été refusée".