L’éclaircie aura été de courte durée. La popularité du président de la République et de la Première ministre rechute dans le baromètre politique d’Odoxa d’octobre, réalisé pour Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et la presse quotidienne régionale. Emmanuel Macron recueille selon cette enquête 38 % de jugements positifs, effaçant son rebond du mois de septembre. Élisabeth Borne, quant à elle, dégringole de six points, pour revenir à 35 points d’opinions favorables. Le mois d’octobre est également mauvais pour le ministère de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui perd trois points en un mois, à 18 % d’opinions favorables.
La persistance d’une inflation à un niveau élevé, qui pèse sur les budgets des ménages, est l’un des éléments d’explication. 36 % des Français ont le sentiment que le gouvernement « n’agit pas vraiment ou insuffisamment » dans ce domaine, et 37 % disent que l’exécutif agit mais qu’il pourrait faire plus. L’argument, souvent mis en avant par le gouvernement, d’une inflation plus basse en France que dans les autres Etats européens, ne convainc qu’une minorité de Français. 26 % des personnes interrogées considèrent que le « gouvernement agit déjà beaucoup ».
Les sympathisants du Rassemblement national et de la France insoumise sont les plus mécontents. 59 % des personnes proches du RN ont le sentiment que le gouvernement n’agit pas, ou pas assez, contre les effets de l’inflation. Ils sont 48 % chez les sympathisants LFI.
83 % des Français ont fait évoluer leurs habitudes de consommation
En septembre, selon l’Insee, l’inflation sur les 12 derniers mois atteignait en moyenne 5,6 %. L’indice des prix à la consommation, pour les produits alimentaires, est lui à près de 10 %. La hausse des prix affecte fortement le pouvoir d’achat des Français. Selon le baromètre Odoxa, 96 % des Français disent être déjà impactés par ces hausses de prix, 56 % se disent même être très affectés, soit un bond de 11 points par rapport au mois de juin.
Cette inflation, inédite depuis les années 1980, se répercute dans les habitudes de consommation de 83 % des Français, selon Odoxa. 67 % assurent ainsi avoir modifié leur consommation d’énergie, mais aussi 61 % leur consommation quotidienne, 54 % leurs achats de produits alimentaires, et 53 % leur budget vacances et loisirs.
Recul important d’Emmanuel Macron chez les sympathisants de gauche
C’est dans les rangs des sympathisants de gauche qu’Emmanuel Macron subit le plus fort recul de popularité. Il perd 21 points chez les sympathisants du Parti socialiste (27 % de popularité) et 8 points dans les sympathisants de la France insoumise (16 % de popularité). Il remonte en revanche chez les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts (+ 8 points), avec 50 % d’opinions favorables.
Cette mauvaise passe pour le gouvernement ne bénéficie toutefois pas à la NUPES. Marine Le Pen reste deuxième du palmarès de l’adhésion dans le baromètre, avec 34 % d’opinions favorables (derrière Edouard Philippe à 42 %), soit deux points de plus en un mois. Jean-Luc Mélenchon est stable, à 22 %. Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, gagne un point, à 11 %. L’écologiste Sandrine Rousseau recule à 9 % (-1 point).
Dans le palmarès du rejet, Éric Zemmour conserve la première place avec 63 % de rejet ou d’indifférence (-2 points). Jean-Luc Mélenchon passe à 54 % (+ 1 point). Marine Le Pen recule de deux points (45 %).
L’une des évolutions les plus notables en octobre concerne l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. L’ex-chef du gouvernement, qui a plaidé pour un relèvement de l’âge de départ à la retraite à 65 voire 67 ans, reste stable globalement, mais chute de 6 points de popularité parmi les sympathisants de gauche et d’extrême gauche, et tombe à 29 %. En revanche, il progresse de 4 points chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, pour atteindre 39 % de bonnes opinions.
Méthodologie : L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé par Internet les 19 et 20 octobre 2022. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. Cette marge d’erreur signifie que le résultat d’un sondage se situe, avec un niveau de confiance de 95 %.