« Madame la ministre, la France ne dispose toujours pas d’une stratégie nationale de lutte contre la contrefaçon malgré les recommandations de la Cour des comptes. Face à la croissance exponentielle d’une nouvelle forme de contrefaçon sur les réseaux sociaux, pouvez-vous nous indiquer les mesures que vous envisagez de prendre ? A l’approche du black Friday, le sénateur (Les Indépendants) Alain Marc a interpellé le gouvernement, lors des questions d’actualité, sur les pratiques de ce qu’il appelle les « influenceurs contrefacteurs ».
Des influenceurs qui profitent de leur notoriété sur les réseaux sociaux pour vendre à leurs fans des produits de contrefaçons parfois dangereux. Les fameux « influvoleurs » aux pratiques commerciales plus que douteuses et à qui le rappeur Booba mène la vie dure depuis des mois.
« Cette façon de procéder est inqualifiable »
La ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire a d’abord rappelé les chiffres de l’OCDE. « En 2021, en matière de contrefaçon, ce sont un peu moins de 10 millions de tonnes qui ont été retirées du marché en particulier dans le milieu des jouets et des cosmétiques » […] « jusqu’à 6 % des importations de l’Union européenne sont concernés par ces contrefaçons. Des chiffres colossaux ».
« Nous agirons en 2023 »
Au sujet de « la responsabilité des influenceurs », la ministre cite les pratiques telles que « l’apparition de liens cachés », « des posts masqués alors même qu’ils sont sponsorisés mais ce sponsoring n’est pas assumé ». « Cette façon de procéder est inqualifiable. C’est la raison pour laquelle le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno le Maire s’est engagé à ce que nous recevions à Bercy dans les prochaines semaines l’ensemble des acteurs concernés dont les influenceurs afin de bâtir une stratégie et de les engager en matière de responsabilité sur le sujet des contrefaçons », a-t-elle indiqué en affirmant que le ministre de l’Economie allait prendre ce sujet « à bras-le-corps ». « Nous agirons en 2023 », a-t-elle conclu.
Fin septembre, Bruno Le Maire avait effectivement annoncé cette concertation afin de « définir des règles plus claires, plus strictes, pour protéger le consommateur ». « J’en fais une priorité absolue », avait-il promis au média Brut.
De son côté, la patronne controversée de l’agence d’influenceurs Shauna Events, Magalie Berdah avait appelé dans le JDD à ce que l’Etat impose la transparence sur les relations entre les influenceurs et les marques.