Les rendez-vous se multiplient pour le chef du gouvernement, à l’heure où la campagne de vaccination contre le covid-19 peine à monter en puissance. Outre sa conférence de presse sur la situation sanitaire, ce jeudi à 18 heures, Jean Castex est aussi attendu de pied ferme par les sénateurs. Ce lundi 11 janvier, à 10h30, les huit présidents de groupes au Sénat, ainsi que le président Gérard Larcher, échangeront par visioconférence avec le Premier ministre, selon nos informations. Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, et le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, sont également conviés. Il s’agit de la deuxième réunion, depuis sa mise en place en décembre, du comité de liaison parlementaire, sur l’évolution de la gestion de la crise sanitaire. La vaccination devrait occuper au premier plan les échanges, deux semaines après le coup d’envoi de la phase 1 de la campagne vaccinale, dans un nombre limité d’Ehpad.
Députés et sénateurs sont consultés séparément. Ce format plus réduit, qui donne une plus grande part aux discussions opérationnelles, a pris le relais des grandes conférences qui réunissaient à intervalles réguliers le gouvernement et l’ensemble des responsables parlementaires et politiques français.
Ce sont des parlementaires chargés de remontrances, que le Premier ministre s’apprête à revoir. Dans l’Express, le patron des sénateurs Les Républicains, le groupe majoritaire au Sénat, déplore une « honte nationale », face à la lenteur du rythme d’administration des vaccins. « Chacun se sent humilié par cette campagne », fustige Bruno Retailleau.
« On se demande quel était l’état de préparation »
Le président du groupe Union centriste, Hervé Marseille, érige aussi le suivi de la vaccination en haut de la pile des questions. Le nombre de doses, l’inquiétude autour du variant du coronavirus identifié au Royaume-Uni, et les négociations des contrats au niveau européen ne sont pas les seuls sujets pour lui. « On souhaiterait qu’il y ait davantage de prise en compte des collectivités locales », pointe-t-il. Cette décentralisation et cette demande d’une plus grande souplesse, les maires sont nombreux à la demander (relire notre article).
Inquiet par les « débuts catastrophiques de la campagne de vaccination », le président du groupe socialiste Patrick Kanner estime que si les oppositions n’avaient pas donné de la voix depuis plusieurs jours, la France en « serait à quelque chose de balbutiant ». « C’est sous la pression que le gouvernement a réagi. On se demande quel était l’état de préparation », s’interroge-t-il.
Au groupe écologiste, le président Guillaume Gontard juge comme ses collègues la stratégie vaccinale « inquiétante » et parle d’une « absence de démarrage ». « Il y a besoin d’avoir des décisions claires et transparentes, audibles dans la durée », encourage-t-il, priant le gouvernement de réduire la « lourdeur administrative » et de revoir la logistique. « Le gouvernement est incapable de mettre en place la stratégie qu’il a décrite », regrette le sénateur de l’Isère, qui s’était montré satisfait le 17 décembre, lors du débat avec Olivier Véran au Sénat, le 17 décembre.