Treize mois après le lancement de son mouvement « En Marche ! », les soutiens d'Emmanuel Macron se sont multipliés, dans plusieurs familles politiques.
Une majorité de soutiens à gauche
Les fidèles de la première heure ont été élus sous les couleurs du PS. L’un des hommes de confiance d’Emmanuel Macron, Richard Ferrand (secrétaire général du mouvement), tout comme le porte-parole Christophe Castaner sont tous les deux députés socialistes. Début 2015, ils avaient été respectivement le rapporteur et le co-rapporteur de la loi Macron.
Emmanuel Macron peut également compter sur de précieux relais au Sénat. Les sénateurs François Patriat, Nicole Bricq ou encore plus tard en 2016, Bariza Khiari, figurent parmi les premiers parlementaires à avoir rallié l’ancien ministre de l’Économie.
L’aide de l’influent sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb a également été bienvenue pour collecter les signatures nécessaires à la candidature.
Plusieurs membres du gouvernement ont également apporté leur soutien au candidat d’En Marche au fil de ces dernières semaines, notamment à l’approche du scrutin. Mais tous les soutiens ne se valent pas. Si Emmanuel Macron cite dans ses discours Ségolène Royal, ou encore Jean-Yves Le Drian, dont il salue régulièrement l’expérience. En revanche, le vote de Manuel Valls fait figure de soutien gênant et a été accueilli d’abord froidement (« Je n’ai pas fondé une maison d’hôtes »), même si l’ancien Premier ministre plaide pour « un choix de raison » et réfute l’idée d’un « ralliement ».
Plusieurs centristes de poids l’ont rejoint
L’un des apports déterminants dans la candidature d’Emmanuel Macron est sans doute venu de l’alliance proposée par François Bayrou le 22 février. Contre quelques conditions – moralisation de la vie politique, introduction de la proportionnelle et probablement quelques accords aux législatives – ce ralliement a évité un éparpillement des voix qui aurait pu être fatal au candidat et lui a permis de s’affirmer sur un cheminement centriste.
Le positionnement très pro-européen d’En Marche ! a également séduit deux figures du parlement européen : Jean Arthuis (ce qui lui a valu une exclusion de l’UDI) et Sylvie Goulard, à l’origine de la rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et Emmanuel Macron. En septembre, Jean-Christophe Lagarde, bien avant que ne soit scellé un accord électoral avec les Républicains, avait déclaré que son parti l’UDI avait « vocation à parler » avec En Marche.
Durant cet entre-deux-tours, c’est Jean-Louis Borloo, le fondateur de l’UDI, qui a fait part de son envie « d’aider Emmanuel Macron ». Sortant de sa retraite, l’ancien ministre s’est dit prêt « à se retrousser les manches deux ou trois ans pour donner un coup de main ».
Des ralliements à droite
Soucieux que la balance ne penche pas trop à gauche dans sa majorité, Emmanuel Macron a au fil du temps enregistré de nouveaux soutiens venus de la droite, notamment de la droite chiraquienne. Les anciens ministres Renaud Dutreil et Dominique Perben, mais aussi l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin et l’ancien président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré se sont ajoutés à la longue liste d’alliés. Jean-Paul Delevoye, l’ancien président du CESE, a lui hérité de la commission nationale d’investiture à En Marche.
Le ralliement du sénateur apparenté Les Républicains Jean-Baptiste Lemoyne le 15 mars a également été remarqué. Ce premier départ chez les parlementaires de la droite vient nourrir le discours d’En Marche sur la « recomposition » de la vie politique française et sur la remise en cause des clivages classiques.
Chez Les Républicains, menacés d’un schisme, on ne compte d’ailleurs plus les juppéistes favorables à travailler avec Emmanuel Macron. Ce mercredi, Christian Estrosi a encore une fois multiplié les signes en direction du vainqueur du premier tour, ne fermant pas la porte à une large coalition : « S’il n’y a pas de majorité du tout, qu’est-ce qu’on va faire ? (…) Notre devoir sera de ne pas laisser la France en panne pendant cinq ans ».
Place à la société civile
En attendant, Emmanuel Macron s’entoure également de représentants de la société civile : chercheurs, entrepreneurs, associatifs.
Pour composer son hypothétique gouvernement, l’ancien locataire de Bercy aura à cœur d’assurer le « rassemblement », comme il le répète régulièrement, mais aussi de permettre le « renouvellement ». Le candidat a annoncé un gouvernement « ramassé », d’une quinzaine de membres, dont la moitié serait issue de la société civile, « des hommes et des femmes qui ont l’expérience du terrain », souligne-t-il. Idem aux législatives.
Fin mars, il indiquait aux journalistes qu’il ne comptait pas installer d’anciens ministres au sein de son futur gouvernement car il « prône le renouveau des visages ».