Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Infographie. Les nouveaux équilibres politiques au Sénat
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Quatre jours ont passé depuis les élections sénatoriales et la photographie du Sénat qui siègera à partir du 2 octobre gagne en netteté. Pour rappel, la composition des différents groupes devra être remis à la présidence du Sénat le 3 octobre à 16 heures. Ces équilibres ne sont pas neutres, puisqu’ils vont influer sur la répartition des places au sein du Bureau (vice-présidences, questure et postes de secrétaires).
Érosion du groupe Les Républicains
Un coup d’œil d’abord à la majorité sénatoriale de droite et du centre. Celle-ci conserve sa position dominante dans l’hémicycle, mais son centre de gravité migre en direction du centre. Le groupe LR, parti de très haut avec 145 sénateurs, a perdu du terrain dimanche soir. 65 sièges étaient remis en jeu, le groupe de Bruno Retailleau n’en retrouve pour le moment que 53. La perte pourrait donc se chiffrer à dix parlementaires, auxquels il faut ajouter deux départs. Mécontente des investitures dans son département, la sénatrice de l’Essonne Laure Darcos a annoncé son intention de quitter le groupe LR pour le groupe des Indépendants, de Claude Malhuret (Horizons). Autre transfuge, celui d’Édouard Courtial, sénateur de l’Oise. L’ancien secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy, qui s’est rapproché d’Emmanuel Macron, veut rejoindre le groupe de l’Union centriste, selon nos informations.
Stabilité du groupe Union centriste
Le groupe d’Hervé Marseille – central dans les tous les sens du terme, puisqu’il héberge des centristes de toutes tendances y compris des parlementaires soutiens d’Emmanuel Macron – ressort des sénatoriales en position stable, a minima. Le groupe devrait compter 57 voire 58 membres, selon nos calculs, soit un niveau au moins égal à celui qui précédait l’élection (57). Ce chiffre intègre la venue de Franck Menonville. Jusqu’à présent, ce sénateur UDI de la Meuse siégeait au sein du groupe des Indépendants.
Le groupe RDPI limite la casse, percée chez les Indépendants de Claude Malhuret (Horizons)
Dans les autres forces centrales du Sénat, regardons maintenant la situation du groupe RDPI (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants), le groupe de la majorité présidentielle emmené par François Patriat. À la veille de l’élection, il comprenait 24 membres, il en comptera désormais au moins 19, potentiellement 20 ou 21, ce qui lui assurerait de rester le quatrième groupe du Sénat en termes d’importance numérique.
Juste derrière, le groupe « Les Indépendants – République et territoires » de Claude Malhuret enregistrerait une belle progression, passant de 14 à 18, grâce à l’élection de plusieurs sénateurs étiquetés Horizons, le parti de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe.
Le groupe du Rassemblement démocratique social et européen (RDSE), le plus vieux groupe au sein du Sénat, passerait quant à lui de 14 à 15 membres. Il est compensé en majorité de parlementaires issus du Parti radical de gauche et du Parti radical.
Les trois groupes de gauche aux portes de la barre des 100 sénateurs
Les effectifs des trois groupes de gauche connaissent une progression. À eux trois, ils pourraient atteindre 99 voire 100 sénateurs, un seuil symbolique dont rêvaient leurs présidents de groupe avant le scrutin. Les ultimes rattachements de sénateurs sans affiliation partisane évidente, notamment dans certains territoires d’outre-mer, conditionneront ce score. Dans le détail, le groupe socialiste et républicain (SER) serait au moins stable, à 64 membres. La place de la seconde force de gauche est disputée entre le groupe communiste (CRCE), qui compterait au moins 17 membres (+2), et le groupe écologiste, qui en comptait autant au moment de la désignation de son président mardi (+3 membres).
Le nombre de sénateurs non-inscrits devrait s’élever à quatre : trois sénateurs du Rassemblement national et un encarté à Reconquête.
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