La boîte aux lettres du Conseil constitutionnel n’a pas été épargnée par les parlementaires. Depuis le 27 janvier, début officiel de la collecte des formulaires de parrainage, les Sages ont réceptionné très exactement 235 parrainages de sénateurs, soit 67,5 % des sénateurs. La proportion est moins élevée que chez leurs collègues députés, lesquels sont 78,5 % à avoir adressé un formulaire au Conseil constitutionnel, selon le dernier décompte publié ce 17 février. Tous les élus habilités à parrainer un candidat ont jusqu’au 4 mars, 18 heures, pour faire parvenir leur paraphe au Conseil constitutionnel. Les données de 2022 sont donc encore susceptibles d’évoluer à la hausse. En 2017, à l’issue de la période d’envoi, le Conseil constitutionnel avait officialisé 254 parrainages de sénateurs.
Premier enseignement, le nombre de candidats qui apparaissent dans les parrainages issus du Sénat est relativement limité. On n’en compte que sept (Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Jean Lassalle et Hélène Thouy).
Avec 53,6 % du total des parrainages issus des rangs du Sénat, Valérie Pécresse s’impose comme la candidate la plus soutenue au palais du Luxembourg. Logique, dans une chambre où la droite est la première force politique. Elle a notamment été parrainée jusqu’à présent par 74,7 % du groupe LR (109 signatures).
Le groupe Union centriste, qui forme avec Les Républicains la majorité sénatoriale, est en revanche beaucoup moins homogène. Et beaucoup plus prudent. A ce jour, seulement 44 % du groupe a décidé de parrainer un candidat. 16 ont décidé de soutenir Valérie Pécresse, c’est notamment le cas du président du groupe Hervé Marseille. 8 ont choisi Emmanuel Macron. Parmi eux, l’ancien rapporteur du budget de la Sécurité sociale Jean-Marie Vanlerenberghe (MoDem) ou encore Arnaud de Belenet, un ancien du groupe LREM. À noter que le sénateur du Tarn, Philippe Folliot, a parrainé Jean Lassalle.
Esther Benbassa choisit de parrainer Hélène Thouy du Parti animaliste
Au sein du groupe Les Indépendants – République et territoires, qui regroupe notamment des sénateurs proches d’Agir (« la droite constructive ») ou d’Horizons, là aussi, peu de parrainages à ce stade, 5 sur 13, un pour Valérie Pécresse et quatre pour Emmanuel Macron. Le président Claude Malhuret est l’un des parrains de l’actuel président de la République.
Formation hétéroclite, composé principalement de radicaux, le Rassemblement démocratique, social et européen (RDSE) est également un groupe où ses membres ont peu parrainé (3 sur 14). Dans les trois cas, c’est le nom d’Emmanuel Macron qui figure sur les formulaires. Le président Jean-Claude Requier ou encore Nathalie Delattre en font partie. Sans surprise, Emmanuel Macron recueille l’essentiel des signatures sénatoriales au sein du groupe RDPI (Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants), avec 19 parrainages sur ses 23 membres.
À gauche, les différents candidats font le plein dans leurs groupes respectifs, très mobilisés dans les opérations de parrainage. Anne Hidalgo peut compter sur les noms de 52 des 64 membres du groupe socialiste, écologiste et républicain. Fabien Roussel recueille 12 signatures chez les 15 membres du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE). Quant à Yannick Jadot, il totalise à ce stade 8 parrains chez les 12 membres du groupe écologiste.
Esther Benbassa, qui siège parmi les trois non-inscrits du Sénat après son exclusion du groupe écologiste, a choisi d’accorder son parrainage Hélène Thouy, la candidate du Parti animaliste.
Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ne comptent aucune signature au Sénat, leurs formations n’y étant pas représentées. Au moment de rallier Éric Zemmour dimanche, le sénateur (ex-RN) Stéphane Ravier avait toutefois précisé qu’il parrainerait Marine Le Pen « pour solde de tout compte ».