Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Infographies. Le chamboule-tout politique du second tour des législatives
Par Public Sénat
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Depuis dimanche soir, difficile de s’y retrouver parfois dans les annonces de soutiens ou de consignes de vote. Les considérations locales semblent avoir pris le pas sur les étiquettes politiques. Certains duels de second tour laissent apparaître quelques surprises, emblématiques d’un paysage politique en mutation.
À Paris et dans le Finistère, on s’arrache les soutiens de l’exécutif
Absence de triangulaire, positionnement central de la République en marche sur l’échiquier politique : l’exécutif a parfois l’embarras du choix sur le futur député idéal.
À Paris par exemple, dans la 18e circonscription, la candidate investie par le Parti socialiste Myriam El Khomri, qui veut s’inscrire dans la majorité présidentielle, a déclaré ce lundi bénéficier du soutien « officiel » d’Emmanuel Macron pour le second tour.
En face d’elle, le candidat LR Pierre-Yves Bournazel affiche lui le soutien du Premier ministre Édouard Philippe. Comme sa concurrente, l’élu parisien et juppéiste se présente également comme un candidat de la « majorité présidentielle », dans une circonscription où la République en marche n’a investi aucun adversaire.
Sauf que le soutien présidentiel s’applique en réalité à tous les candidats qui se réclament de la majorité, rappelait ce matin France Info.
Sur LCP, Pierre-Yves Bournazel a d’ailleurs répliqué à son opposante : « Ni Myriam El Khomri ni moi avons le soutien d’Emmanuel Macron », ajoutant « qu'il y a une panique à bord » chez elle. L’ancienne ministre du Travail a près de onze points de retard au premier tour sur son adversaire.
Là où La République en marche est effectivement présente, les choses ne sont pas plus claires pour autant. Dans la quatrième circonscription du Finistère, Maël de Calan, le candidat de l’union de la droite et du centre – une « droite ouverte pour gouverner avec Macron » – met en valeur l’appui du Premier ministre, photo à l’appui.
Son adversaire, investie par la République en marche, remercie de son côté le soutien apporté par le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.
Somme : le choix de « gauche » de Pascale Boistard
Au soir du premier tour, Pascale Boistard, la candidate socialiste éliminée, a préféré appelé à voter pour François Ruffin, le réalisateur de « Merci Patron » (candidat soutenu par la France insoumise, le PCF et EELV), plutôt que pour le candidat LREM, Nicolas Dumont, le maire d’Abbeville, issu du PS. « C’est un match qui s'engage avec un front libéral », avait déclaré sur France 3 l’ancienne secrétaire d’État chargée des personnes âgées, qui se « sent très proche de la gauche ».
Bouches du Rhône : la suppléante de Mennucci prend position
Une situation qui rappelle le cas de la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône, où a été battu Patrick Mennucci (PS). Si le candidat s’est refusé jusqu’ici de donner une consigne de vote, ce n’est pas le cas de sa suppléante qui n’a pas attendu la position de la fédération socialiste locale. « J'appelle à voter Jean-Luc Mélenchon. J'ai décidé de prendre mes responsabilités face à la débâcle de la gauche », a fait savoir Nassera Benmarnia sur l’antenne de France Info.
Le cas Manuel Valls dans l’Essonne
Le socialiste Benoît Hamon reste fidèle à sa ligne de conduite qu’il a édictée au lendemain de la présidentielle : il reste « dans l’opposition » et a affirmé soutenir « sans hésiter » la « candidate de gauche » Farida Amrani (France insoumise), au détriment de son ancien camarade Manuel Valls, qu’il accuse sur Canal Plus de s’être « éloigné de la gauche ». L’ancien Premier ministre, qui avait apporté son soutien à Emmanuel Macron avant même le premier tour de la présidentielle, a estampillé la mention « majorité présidentielle ».
De son côté, Manuel Valls reçoit le soutien du sénateur LR du département, Serge Dassault. L’ancien maire de Corbeil-Essonnes (située dans la première circonscription comme Évry) appelle les électeurs à voter « pour Manuel Valls, député sortant, contre les Insoumis ». Selon lui, les propositions de la candidate de la France insoumise Farida Amrani « font peser de graves menaces sur notre pays ».
Querelle locale dans les Hauts-de-Seine
Dans les Hauts-de-Seine, dans la circonscription englobant la ville de Levallois-Perret, la candidate LREM, Céline Calvez, a elle aussi enregistré un soutien de la droite, celui du maire Patrick Balkany. L’édile s’était pourtant moqué plus tôt du « parachutage » de la Parisienne. LR est pourtant toujours représenté au second tour, en la personne d’Arnaud de Courson. Le problème pour Patrick Balkany, c’est qu’il s’agit de son « opposant de toujours ». Le maire a également fait valoir qu’il fallait « entretenir de bonnes relations avec le député de sa circonscription ».
Pas de « ni-ni » pour deux candidats FN vaincus
Ces dernières heures de campagne ont également été marquées par le soutien inattendu de candidats Front national battus à ceux qualifiés de la France insoumise. Et ce, malgré l’appel de Jean-Luc Mélenchon à faire barrage au Front national dans toutes les circonscriptions.
Dans la première circonscription de Lille, le frontiste Éric Dillies, président du groupe FN d’opposition à la municipalité de Lille, a appelé ses électeurs à rallier le candidat de la France insoumise Adrien Quatennens. « J’ai rencontré Adrien Quatennens, c’est quelqu’un de bien. Face à une majorité pléthorique, il défendra le peuple, il s’opposera, il ne sera pas un béni-oui-oui », a considéré l’élu, qui a rejoint le Front national dès 1984.
En Loire-Atlantique, dans la 8e circonscription, Gauthier Bouchet s’est placé en faveur du candidat insoumis, « sans hésitation ». « J'accepte ma défaite à cette élection législative avec humilité. Au second tour, je voterai sans hésitation pour Lionel Debraye », avait tweeté le candidat FN durant la soirée électorale, avant de supprimer son message et d’assurer qu’il ne donnerait pas de consigne de vote.