Inondations dans l’Aude: « Ces épisodes vont se reproduire » estime Jérôme Bignon

Inondations dans l’Aude: « Ces épisodes vont se reproduire » estime Jérôme Bignon

Invité de l’émission « On va plus loin », le sénateur de la Somme, Jérôme Bignon, réagit après les inondations mortelles dans l'Aude.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Au moins 12 morts dans l’Aude, après de fortes intempéries dans la nuit du dimanche à lundi. L’équivalent de trois mois de pluies tombés en quelques heures.  

« Je crains que ce ne soit pas exceptionnel, c’est ça le problème »  s’attriste Jérôme Bignon, sénateur (Les Indépendants, République et territoires) de la Somme et président du groupe de travail sur le changement climatique, au Sénat. 

« Tendanciellement, ces épisodes vont se reproduire. Si on continue de voir la température du globe se réchauffer (…) ces épisodes vont se répéter (…) Il est très probable, tous les experts le disent, que le réchauffement, le durcissement du sol, les ruissellements sont plus violents. Il y a aussi parfois des erreurs d’urbanisation, il y a parfois des imprudences de la population qui ne mesure pas le danger. Il y a la combinaison de tout ça. Mais il est probable que (…) les changements climatiques, le dérèglement climatique entraînent ce genre de circonstances. »

Les assureurs inquiets

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi en fin de journée, une « procédure de catastrophe naturelle accélérée ». Jérôme Bignon explique l’importance pour une collectivité et ses habitants, qu’un état de « catastrophe naturelle » soit déclaré : « Cela permet d’être indemnisé par les compagnies d’assurances. La compagnie d’assurances, dans ce genre de catastrophe n’indemnise que, si en Conseil des ministres, le gouvernement prend un décret en disant que c’était à la suite d’une catastrophe naturelle, que cet évènement s’est passé. Et à ce moment-là, les compagnies d’assurances mobilisent des fonds sur lesquels nous cotisons. Quand vous payez votre assurance de voiture ou quand vous payez votre assurance de responsabilité civile chef de famille, il y a une petite quote-part qui concerne les catastrophes naturelles et le gouvernement enclenche (…)  [Mais] quand on discute avec les assureurs actuellement, notamment à propos du climat, on voit qu’ils sont inquiets, parce que les produits de cette assurance (…) risquent de se révéler insuffisants, si ces épisodes se multiplient dans des conditions dures. »

Jérôme Bignon reste pourtant optimiste : « Ce qui est important, c’est la prise de conscience (…) Avant il y avait les climatosceptiques. Aujourd’hui, je pense que la population est en train progressivement de s’accaparer [le sujet]. Vous avez vu les manifestations ! (…) Il y a vraiment une prise de conscience, j’en suis convaincu. Je le vois ici, au Sénat, qui n’a pas la réputation d’être très allant sur les problèmes de climat (…) Aujourd’hui mes collègues ont une conscience qu’il faut qu’on change. » 

Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Jérôme Bignon, en intégralité :

OVPL. Inondations et climat. Entretien avec le sénateur Jérôme Bignon (en intégralité)
08:12

Dans la même thématique

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
8min

Politique

Le Sénat va-t-il voir son poids politique renforcé avec le gouvernement Barnier ?

Petite révolution au Palais de Marie de Médicis, la majorité sénatoriale LR, jusqu’ici dans l’opposition, se retrouve dans la majorité de Michel Barnier. « Le poids politique des sénateurs est évidemment renforcé », souligne le constitutionnaliste Benjamin Morel. Mais il ne faut pas oublier que « c’est toujours l’Assemblée qui a le dernier mot », rappelle le politologue Olivier Rouquan. De quoi tempérer l’idée d’un Sénat qui gagne en influence.

Le

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
6min

Politique

Journées parlementaires LR : la nomination de Michel Barnier va-t-elle bouleverser le travail de la droite sénatoriale ? 

Après 12 ans dans l’opposition, Les Républicains se retrouvent de manière inattendue au pouvoir au sein de ce qui devrait ressembler à une coalition. Aux journées parlementaires du parti à Annecy, les sénateurs ont prôné un travail législatif « constructif » avec leurs nouveaux alliés macronistes et philippistes.  « On était en mort clinique. Et on se réveille du coma », se réjouit un sénateur.

Le