Institutions: référendum facilité, droit de pétition local… les propositions de Macron
Pas le référendum d'initiative citoyenne (RIC) des "gilets jaunes". Mais un référendum d'initiative partagée (RIP) facilité avec...

Institutions: référendum facilité, droit de pétition local… les propositions de Macron

Pas le référendum d'initiative citoyenne (RIC) des "gilets jaunes". Mais un référendum d'initiative partagée (RIP) facilité avec...
Public Sénat

Par Marc PRÉEL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Pas le référendum d'initiative citoyenne (RIC) des "gilets jaunes". Mais un référendum d'initiative partagée (RIP) facilité avec un nouveau seuil de 1 million de signatures, un droit de pétition local "renforcé", 150 citoyens tirés au sort: Emmanuel Macron a fait jeudi plusieurs propositions pour une réforme des institutions voulue cet été.

UN NOUVEAU SEUIL POUR LE "RIP"

"Je ne crois pas à la République du référendum permanent": tel que proposé par les "gilets jaunes", le référendum d'initiative citoyenne "me semble remettre en cause la démocratie représentative, mais je crois malgré tout que nous devons donner plus de place à la voie référendaire dans notre démocratie", a déclaré le chef de l'Etat devant les journalistes réunis à l'Elysée.

Emmanuel Macron veut "aller plus loin sur le référendum d'initiative partagée". Ce dernier nécessite actuellement le soutien de 20% des parlementaires (185 députés ou sénateurs sur 925) et de 10% du corps électoral, soit plus de 4,5 millions de signatures. Il ne peut annuler une loi adoptée depuis moins d'un an.

Le président de la République veut que "l'initiative puisse venir de citoyens, un million de citoyens qui signeraient une pétition et qu'elle puisse prospérer en projet de loi et, si elle n'était pas examinée par les Assemblées, aller au référendum", a-t-il expliqué.

Dans les règles actuelles, le président de la République est tenu de convoquer le référendum seulement si aucun texte sur le même sujet n'a été examiné par l’Assemblée nationale, ni le Sénat dans un délai de six mois.

150 CITOYENS TIRES AU SORT AU CESE

Dans le cadre de la transformation du Conseil économique, social et environnemental (Cese) en un Conseil ou une Chambre de la participation citoyenne, 150 citoyens vont être tirés au sort "dès le mois de juin". Ils viendront "compléter" les effectifs du Cese, qui doivent par ailleurs être allégés, ce qui lui "permettra ainsi de représenter pleinement la société dans toute sa diversité et sa vitalité".

DROIT DE PETITION LOCAL "RENFORCE"

Le chef de l'Etat souhaite également "renforcer le droit de pétition au niveau local", via "une forme de droit d'interpellation des élus au-delà d'un certain seuil, qui sera à définir". Aujourd'hui, un référendum local existe déjà, mais il est déclenché par un exécutif local et non par pétition. Il permet aux électeurs, sous certaines conditions, de décider par leur vote de la mise en œuvre ou non d'un projet qui relève de la compétence de la collectivité. Il est adopté si la moitié au moins des électeurs inscrits a pris part au scrutin et s’il réunit la majorité des suffrages exprimés.

PROPORTIONNELLE AU PARLEMENT

Emmanuel Macron a repris l'idée d'une part "significative" de proportionnelle au Parlement, déjà prévue par la réforme des institutions suspendue depuis l'été 2018. Quand le projet initial était de 15% à l'Assemblée nationale, le chef de l'Etat s'est dit "favorable pour que ça soit autour de 20%". Il souhaite également "accroître" la part de proportionnelle au Sénat.

BAISSE DU NOMBRE DE PARLEMENTAIRES

Autre idée qui figurait déjà dans la réforme des institutions, la baisse du nombre de parlementaires (577 députés et 348 sénateurs actuellement) reste envisagée autour de 30%. Mais quand le Sénat contrôlé par l'opposition de droite veut diminuer la coupe, M. Macron s'est dit prêt à suivre: "si c'est pas exactement 30% mais que c'est 25%, je n'en ferai pas un point de blocage", a-t-il dit.

PAS DE VOTE OBLIGATOIRE NI DE VOTE BLANC

Le chef de l'Etat a exclu d'instaurer le vote obligatoire ("je ne crois pas qu'on répond à la crise démocratique par la contrainte") ni à la comptabilisation du vote blanc comme exprimé: "blanc, c'est l'agrégation des rejets des refus, c'est trop facile".

REFORME DES INSTITUTIONS "A L'ETE" AU PARLEMENT

Suspendue depuis l'affaire Benalla puis reportée par la crise des "gilets jaunes", la réforme constitutionnelle reviendrait au Parlement "à l'été", a annoncé M. Macron.

Partager cet article

Dans la même thématique

Institutions: référendum facilité, droit de pétition local… les propositions de Macron
4min

Politique

Budget : « Le bloc central ne veut pas aller au bout et mise sur les ordonnances », estime Jean-Philippe Tanguy (RN)

Invité de notre matinale, Jean-Philippe Tanguy est revenu sur l’examen du budget à l’Assemblée nationale. Le député RN estime que les débats n’iront pas au bout à l’Assemblée nationale et que le gouvernement finira par passer par des ordonnances. Le spécialiste des questions budgétaires au RN a aussi réitéré l’opposition de son groupe à la taxe Zucman.

Le

Pierre-Yves Bournazel, HORIZON candidate for the 2026 municipal elections in Paris.
9min

Politique

Pierre-Yves Bournazel investi par Renaissance pour les municipales à Paris : « Dès demain, Dati va riposter »

Les LR et Renaissance se divisent pour les municipales à Paris. Le parti de Gabriel Attal officialise son soutien à Pierre-Yves Bournazel, cadre du parti d’Edouard Philippe, au détriment de la candidature de Rachida Dati. Le sujet divise à Renaissance et le responsable du parti dans la capitale, Sylvain Maillard, qui soutient la ministre, se met en retrait de ses fonctions. Explications sur une décision qui rebat les cartes du scrutin.

Le

8min

Politique

Agacée par la méthode de Sébastien Lecornu, la droite sénatoriale promet un budget « sans compromis, mais de clarification »

La droite sénatoriale s'inquiète des reculs successifs du gouvernement sur les positions financières et économiques qu'elle défend, dans le cadre des débats budgétaires à l’Assemblée nationale. Ces inflexions, mais aussi la méthode du Premier ministre, mettent en lumière une fissure grandissante entre la majorité sénatoriale et l'exécutif.

Le