« Insultes », « menaces », « violences » : le cri d’alarme des maires
À l’occasion du 102e congrès des maires, des élus municipaux témoignent de la hausse des violences dont ils font les frais. Une consultation lancée par le Sénat révélait en octobre que 92 % d’entre eux déclarent avoir été victimes de violence.    

« Insultes », « menaces », « violences » : le cri d’alarme des maires

À l’occasion du 102e congrès des maires, des élus municipaux témoignent de la hausse des violences dont ils font les frais. Une consultation lancée par le Sénat révélait en octobre que 92 % d’entre eux déclarent avoir été victimes de violence.    
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Être maire, c’est être à portée de baffes. La formule est malheureusement de circonstance. En ce 102e congrès des maires, la mort du maire de Signes est dans tous les esprits. Une consultation lancée par le Sénat après ce drame nous apprend que 92 % des élus municipaux ont été confrontés à des violences : injures, menaces, violences physiques.

« Je sors d’une période de 6 mois de violence urbaine (…) et j’ai eu le droit à mon lot d’intimidations, de menaces sur moi, sur ma famille », témoigne Thierry Falconnet, maire de Chenôve (Côte d’Or). Contrairement à d’autres élus, Thierry Falconnet a porté plainte mais le prévenu a été relaxé par la justice. Une situation qui risque, selon lui, d’être interprété comme blanc-seing par ses administrés.   

« Des injures et des inscriptions antisémites »

Pour le maire LR de Reims, Arnaud Robinet, cette violence va crescendo. À son échelle, il constate « des injures, des inscriptions antisémites mais également l’utilisation des réseaux sociaux » comme amplificateur. L’anonymat dont peuvent jouir les internautes ayant tendance à désinhiber les comportements participant d’une « tension de plus en plus palpable au quotidien pour l’ensemble des élus ».

Le signe d'un délitement de la société ? 

« Cette violence est à l’image de notre société, on subit les mêmes violences que peuvent subir les médecins, le personnel soignant à l’hôpital, ou dans l’éducation nationale », poursuit Valérie Koenders, première adjointe PS au maire de Dijon (Côte d’Or). « On est responsable de fait, c’est vers nous qu’on vient pour se plaindre lorsque des choses ne vont pas mais nous ne sommes pas toujours responsables de droit. On n’a pas toujours les moyens d’agir. »

La sénatrice d’Ille-et-Vilaine, Françoise Gatel, y voit « un délitement de société qui fait qu’aujourd’hui l’autorité est contestée. Celle des policiers, des pompiers, parfois du médecin et aujourd’hui le personnage un peu sacré de la République, le maire ».   

Dans la même thématique

« Insultes », « menaces », « violences » : le cri d’alarme des maires
4min

Politique

Dès 2026, Stéphane Séjourné veut « introduire des clauses d’achats européens » dans les marchés publics européens

Au moment où, de nouveau, Donald Trump menace d’augmenter les droits de douane de 50% pour les pays de l’Union européenne, Stéphane Séjourné revient sur la stratégie à adopter : renforcement du marché intérieur, Buy European Act, réciprocité, et nouvelles ressources propres… Pour lui, l’Europe doit être le premier marché des Européens.  Il détaille son ambition dans l’émission Ici L’Europe, présentée par Caroline de Camaret.

Le

BRUNO RETAILLEAU LE HAVRE
10min

Politique

Retailleau, Philippe, Attal : en 2027, y aura-t-il « que des cadavres à la fin » ?

Entre Bruno Retailleau, nouvel homme fort de la droite, Edouard Philippe, déjà candidat pour 2027, Gabriel Attal, qui rêve de l’être, Gérald Darmanin et les autres, la division menace le socle commun pour la présidentielle. La machine à perdre est-elle en marche ? A moins que certains rapprochements s’opèrent, à l’approche du scrutin…

Le

Taxi Blockades in Marseille
6min

Politique

Colère des taxis : la réforme du transport sanitaire, une piste d’économies inflammable

Vent debout contre le projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie, les représentants des chauffeurs de taxi sont attendus, samedi, au ministère des Transports pour une réunion avec François Bayrou. Mais l’exécutif a d’ores et déjà indiqué qu’il ne fera pas « machine arrière », soutenant son objectif de baisse des dépenses présenté lors de l’examen budget de la Sécurité sociale. Au Sénat, les élus mettent en balance les impératifs de santé et d'économie.

Le