IVG : le Sénat vote une enveloppe de 500 000 € pour les rapatriements d’urgence

IVG : le Sénat vote une enveloppe de 500 000 € pour les rapatriements d’urgence

Le Sénat a adopté le 5 décembre, dans le cadre de l’examen du budget 2023 de l’action extérieure de l’État, un amendement de l’écologiste Mélanie Vogel. Il crée un programme pour assurer le rapatriement sanitaire exceptionnel de Françaises expatriées, en vue d’une interruption volontaire de grossesse. Le gouvernement a exprimé son désaccord.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« Quinze États interdisent complètement l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. Dans de nombreux autres, celui-ci est limité à certains cas, y compris en Europe, en cas de viol, inceste, malformation du fœtus, ou danger pour la vie de la mère », a expliqué au Sénat la sénatrice EELV Mélanie Vogel. « Même lorsque l’avortement est légal, certains professionnels de santé refusent de faire des IVG pour des raisons religieuses, morales. Je pense en particulier à l’Italie. »

La sénatrice représentant les Français établis hors de France a fait adopter le 5 décembre un amendement au projet de loi de finances (PLF), qui crée un programme finançant les rapatriements d’urgence en cas d’avortement. « Les Françaises doivent pouvoir être ramenées en France en cas d’urgence afin de bénéficier de leur droit fondamental à disposer de leurs corps », a défendu la parlementaire, prenant l’exemple d’une Française au Brésil, proche de la fin du délai légal de la 14e semaine. 500 000 sont budgétés pour ce programme.

La commission des affaires étrangères a donné un avis de sagesse à l’amendement, le rapporteur Rémi Féraud (PS) estimant que la question devait « être prise très au sérieux ». Le gouvernement, en revanche, s’est dit défavorable à la proposition adoptée par le Sénat, rendant incertain sa survie dans la suite de la navette parlementaire. Si elle a déclaré comprendre les motivations de l’amendement, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a mis en avant l’inéquité de traitement avec les personnes « atteints de pathologie grave » qui auraient besoin d’être soignées en France.

Catherine Colonna a rappelé qu’un rapatriement d’urgence restait possible, bien qu’exceptionnel. « Il se fait après instruction du dossier, sur une base individuelle, au regard de la situation médicale du patient. » Elle a précisé : « La règle en matière de rapatriement est de rechercher le financement par l’intéressé(e) ou par ses proches, ou bien de rechercher l’avance remboursable des frais. »

Dans la même thématique

IVG : le Sénat vote une enveloppe de 500 000 € pour les rapatriements d’urgence
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le