Edouard Philippe a dénoncé jeudi l'intrusion "totalement irresponsable" d'une trentaine de manifestants la veille dans l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, en s'interrogeant sur la "justification de ces remises en cause" d'un service public.
Le fait d'"entrer dans un hôpital alors qu'on est en train de manifester (est) idiot, et au fond scandaleux. Venir perturber le fonctionnement d'un service public hospitalier de cette façon est totalement irresponsable", a réagi le Premier ministre en marge d'un déplacement en Charente.
La direction de cet hôpital du XIIIe arrondissement de Paris, situé sur la parcours du défilé du 1er mai entre la gare Montparnasse et la place d'Italie, a rapporté que des dizaines de manifestants - dont certains avaient des gestes "violents et menaçants" - avaient fait brièvement irruption dans l'enceinte de l'établissement avant d'être délogés par la police. Certains ont même tenté de pénétrer dans un service de réanimation.
Un peu plus loin, le commissariat du XIIIe arrondissement a été caillassé.
"Caillasser un commissariat et vouloir s'introduire dans un hôpital, qu'est-ce que c'est, fondamentalement?", a commenté le chef du gouvernement interrogé par la presse: "C'est remettre en cause des services publics, celui de la sécurité et la tranquillité au service de nos concitoyens, celui des soins au service des malades. Quelle est la logique de cette mise en cause, quelle est la justification de cette mise en cause ? C'est tout proprement inacceptable."
Selon M. Philippe, "beaucoup de ceux qui ont vécu cette intrusion ou cette tentative d'intrusion à l'intérieur des salles ont dit combien leur métier, leur volonté de servir nos concitoyens, de les soigner aurait pu se trouver empêchée si cette intrusion dans les salles avaient eu lieu".
"Je voudrais quand même que chacun mesure la gravité de ces faits", a-t-il conclu en rendant hommage au sang-froid des personnels de l'hôpital.