Investitures aux législatives : Horizons s’étonne de ne pas être convié aux discussions avec LREM
À trois semaines du dépôt officiel des candidatures aux élections législatives, le parti d’Édouard Philippe constate avec une certaine amertume de pas avoir été invité jusqu’à présent aux réunions sur la désignation des candidats de la majorité.

Investitures aux législatives : Horizons s’étonne de ne pas être convié aux discussions avec LREM

À trois semaines du dépôt officiel des candidatures aux élections législatives, le parti d’Édouard Philippe constate avec une certaine amertume de pas avoir été invité jusqu’à présent aux réunions sur la désignation des candidats de la majorité.
Guillaume Jacquot

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Pas de rendez-vous à l’horizon : le signe de tensions entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe ? Alors que les discussions vont bon train dans les états-majors pour organiser les investitures aux élections législatives, le parti de l’ancien Premier ministre s’étonne de ne pas avoir été convié par ses partenaires de la majorité présidentielle. À l’issue d’un bureau politique, un membre d’Horizons s’est dit « surpris », selon l’AFP, que la discussion demandée n’ait pas encore lieu. Un silence que confirme Emmanuel Capus, l’un des sénateurs engagés dans le mouvement de l’ancien Premier ministre. « Le constat, c’est qu’il n’y a pas eu de discussion d’entamée. Il n’y a pas de contact », témoigne le parlementaire du Maine-et-Loire proche de Christophe Béchu, le numéro 2 du parti.

Créée en octobre 2021 par le maire du Havre, cette « nouvelle offre politique » se structure depuis plusieurs mois, des comités locaux naissent dans les différentes régions, avec l’appui d’élus locaux. Pour peser à l’avenir, l’ancien hôte de Matignon vise la formation d’un groupe autonome à l’Assemblée nationale, membre de la majorité présidentielle. Soit au minimum 15 députés, le seuil pour former un groupe. « Rien qu’en comptant les députés sortants, il y a déjà un groupe de constitué », estime le sénateur Emmanuel Capus.

Le cas des députés sortants de la majorité présidentielle va très vite être tranché. Comme nous l’indiquions lundi, une première vague d’investitures doit être arrêtée cette semaine. Hier encore les législatives ont été au menu d’un déjeuner de travail en équipe « très restreinte » à l’Élysée, où le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand joue un rôle de premier plan. « La majorité des députés sortants devrait être reconduite cette semaine », anticipe le président des marcheurs au Sénat, François Patriat. Car c’est bien à la présidence de la République que se joue le casting de la majorité pour les élections de juin.

« Il faudrait qu’on puisse en discuter, surtout s’il y a des discussions avec d’autres »

Horizons poursuit en tout cas son bonhomme de chemin. Circonscription par circonscription. Pour rappel, les candidatures doivent être déposées officiellement du 16 au 20 mai, pour le scrutin des 12 et 19 juin. Plus que trois semaines. « On a préparé des candidats. Plusieurs centaines de candidats sont prêts », affirme Emmanuel Capus, lui-même sollicité personnellement par de potentiels candidats. Horizons, qui séduit un certain nombre de maires, est d’ailleurs convaincu de pouvoir élargir la base de la majorité sur son flanc droit. François Patriat reconnaît que la majorité présidentielle aura un coup à jouer dans certaines circonscriptions. « Le PS et LR vont perdre des sièges. Le tout, c’est que ça ne profite pas ni à LFI ni au RN. Il faut mettre de bons candidats implantés. »

L’absence d’accord à ce stade avec Horizons passe d’autant plus mal que le MoDem de François Bayrou (il compte actuellement près de 60 députés) a déjà engagé ses propres négociations. « Il faudrait qu’on puisse en discuter, surtout s’il y a des discussions avec d’autres », sous-entend Emmanuel Capus. « Il faudra bien trouver une solution si on souhaite ne pas se présenter dans les mêmes circonscriptions. J’espère qu’un contact rapide se fera pour une liste commune, ça me paraît le plus raisonnable. »

En attendant une prise de contact, la mise à l’écart passe plutôt mal au sein d’Horizons. Selon Le Parisien, Édouard Philippe a fait passer ce message à ses troupes lors du bureau politique : « Je ne me sens pas tenu par un deal, quand je ne suis pas autour de la table. » L’impatience sur le chapitre des législatives pourrait accréditer un peu plus la thèse d’une brouille entre le président de la République et son ancien Premier ministre. Déjà cet hiver, l’échec de la fusion entre Horizons et une autre composante de l’aide droite de la majorité, Agir, a déjà provoqué un froid. Pour la sénatrice Colette Mélot, membre à la fois d’Agir et d’Horizons, il ne faut pas dramatiser l’épisode. « Édouard Philippe a soutenu le président de la République, il a fait campagne, il fait partie de ses soutiens », rappelle la parlementaire de la Seine-et-Marne.

Les doutes sont cependant permis sur l’état des relations entre le président réélu et le maire du Havre, à la popularité solide dans l’opinion. Selon Le Parisien, Édouard Philippe n’a toujours pas échangé un mot avec Emmanuel Macron depuis dimanche soir. Pas d’appel ni de SMS. « Il est suffisamment respectueux pour l’avoir fait. Il était au Champ-de-Mars dimanche », veut balayer François Patriat. Le président du groupe RDPI-LREM au Sénat est convaincu que le dossier des législatives devrait se décanter durant la première semaine de mai.

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