Irak: Macron appelle à l’ouverture du dialogue entre Bagdad et les Kurdes
Emmanuel Macron a appelé samedi à l'ouverture "le plus rapidement possible" d'un dialogue entre les autorités irakiennes et les...

Irak: Macron appelle à l’ouverture du dialogue entre Bagdad et les Kurdes

Emmanuel Macron a appelé samedi à l'ouverture "le plus rapidement possible" d'un dialogue entre les autorités irakiennes et les...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a appelé samedi à l'ouverture "le plus rapidement possible" d'un dialogue entre les autorités irakiennes et les Kurdes d'Irak, en recevant à l'Elysée le Premier ministre de la région autonome kurde.

"La France appelle à ce qu'un dialogue national, constructif, puisse s'enclencher en Irak", a déclaré le président après s'être entretenu avec Nechervan Barzani et le vice-Premier ministre Qoubad Talabani.

M. Barzani lui a répondu, en assurant que les autorités kurdes étaient "prêtes à entamer des négociations pour régler tous les problèmes" avec Bagdad. Il a souligné que la France pouvait "jouer un rôle très important" dans ce processus.

La crise persiste entre Erbil, capitale du Kurdistan irakien, et le gouvernement irakien, deux mois après le référendum d’indépendance organisé par les autorités kurdes et auquel Bagdad s'était fermement opposé.

Depuis, M. Macron, qui a reçu le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi le 29 octobre, cherche à "faciliter le dialogue" en profitant "des bonnes relations que Paris entretient avec les différentes parties" selon l'Elysée.

"Avoir un Irak fort, réconcilié, pluraliste et qui reconnait chacune de ses composantes est une condition de la stabilité immédiate et de moyen terme" du Moyen-Orient, a déclaré le chef de l'Etat français.

Pour cela, le dialogue doit "se construire" sur plusieurs "éléments" en "plein respect de la constitution de 2005". M. Macron a ainsi appelé à "une démilitarisation progressive, en particulier de la +mobilisation populaire+ qui s'est constituée ces dernières années, et que toutes les milices soient progressivement démantelées".

Les Unités paramilitaires de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi, en arabe) sont une force combattante créée en 2014 avec le soutien de la principale figure spirituelle chiite du pays, l'ayatollah Ali Sistani. Elles chapeautent une myriade de groupes paramilitaires dominés par des milices chiites souvent décrites comme étant patronnées par l'Iran.

Ces forces ont joué un rôle déterminant dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), notamment pour la reprise de Mossoul, la grande ville du nord du pays.

M. Macron a souhaité en outre que les discussions portent sur un autre sujet sensible, le budget, alors que Bagdad veut réduire les transferts financiers vers Erbil et reprendre le contrôle de champs pétrolifères qui assurent une bonne partie des revenus de la région kurde.

Pour le président français, la "nouvelle génération de dirigeants kurdes" que représentent Nechervan Barzani, neveu de l'ex-président du Kurdistan irakien Massoud Barzani, et Qoubad Talabani, fils de l'ancien président irakien Jalal Talabani décédé en octobre, "a une responsabilité historique à jouer".

"La France se mettra à disposition des parties pour que ce dialogue national constructif puisse réussir", a ajouté M. Macron, en indiquant qu'il s'entretiendrait prochainement avec M. Abadi.

Nechervan Barzani a réaffirmé samedi que les Kurdes "respectaient" la décision de la cour fédérale irakienne jugeant anticonstitutionnel le référendum de septembre. Il a également assuré n'avoir "aucun problème avec le gouvernement fédéral au sujet du contrôle des frontières", Bagdad exigeant de reprendre en main celles qui sont contrôlées par les Kurdes.

Pour l'Elysée, M. Barzani "se situe dans la logique d'un cadre unifié de l'Irak", ce qui est "constructif".

Partager cet article

Dans la même thématique

Irak: Macron appelle à l’ouverture du dialogue entre Bagdad et les Kurdes
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Irak: Macron appelle à l’ouverture du dialogue entre Bagdad et les Kurdes
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le