Irma: Edouard Philippe annonce de nouvelles aides pour St-Martin et St-Barthélemy
Deux mois après le dévastateur ouragan Irma, Édouard Philippe a annoncé lundi de nouvelles aides pour Saint-Martin, une île portant encore les...

Irma: Edouard Philippe annonce de nouvelles aides pour St-Martin et St-Barthélemy

Deux mois après le dévastateur ouragan Irma, Édouard Philippe a annoncé lundi de nouvelles aides pour Saint-Martin, une île portant encore les...
Public Sénat

Par Marc PRÉEL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Deux mois après le dévastateur ouragan Irma, Édouard Philippe a annoncé lundi de nouvelles aides pour Saint-Martin, une île portant encore les stigmates de la catastrophe et qui aborde à peine le défi complexe de la reconstruction.

Le Premier ministre a achevé sa visite de trois jours aux Antilles en se rendant à Saint-Barthélemy, où il a visité deux hôtels sinistrés ainsi qu'un chantier de déblaiement. Il a aussi rencontré à Gustavia le président de la petite collectivité de cette île paradisiaque des Antilles du nord, Bruno Magras (LR).

Un peu plus tôt, le chef du gouvernement avait annoncé des mesures financières pour favoriser le redécollage de l'économie de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.

Les entreprises des deux îles "ne paieront pas de charges sociales patronales" jusqu'en novembre 2018, a annoncé M. Philippe lors d'un discours dans le chef-lieu de la partie française de Saint-Martin, Marigot.

L’État va aussi accorder une aide de 62 millions d'euros à la collectivité territoriale de Saint-Martin afin de compenser le manque à gagner de la collectivité en termes de recettes fiscales.

Arrivée d'Edouard Philippe à l'aéroport Grand Case de Saint-Martin, le 5 novembre 2017
Arrivée d'Edouard Philippe à l'aéroport Grand Case de Saint-Martin, le 5 novembre 2017
AFP

"Certains s’étonnent qu’il n'y ait pas un plan de l’État de X milliards d’euros pour la reconstruction de Saint-Martin. Ce n’est pas ma manière de concevoir la politique (...) Les outre-mer ont trop longtemps souffert de ce qu'on appelle parfois la maladie des annonces et du syndrome des promesses de tarmac", a plaidé le Premier ministre qui a aussi annoncé qu'un membre du gouvernement se rendrait sur place "tous les deux mois".

M. Philippe, qui s'est entretenu avec Daniel Gibbs, le président de la collectivité de Saint-Martin, a confirmé le mécanisme d'aide "d'urgence" pour les Saint-Martinois les plus démunis, promis par Emmanuel Macron lors de sa visite il y a un mois et demi.

La collectivité ayant réclamé qu'il ne s'agisse pas d'un versement en espèces, un système de cartes prépayées, utilisables exclusivement sur la partie française de l'île, a été retenu et sera opérationnel "dans dix jours" selon M. Philippe. L'aide accordée à quelques milliers de bénéficiaires s'élèvera à 300 euros par adulte et 100 euros par enfant (plafond de 900 euros par famille).

Le Premier ministre français Edouard Philippe à l'aéroport de Grand-Case sur l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, le 5 novembre 2017
Le Premier ministre français Edouard Philippe à l'aéroport de Grand-Case sur l'île franco-néerlandaise de Saint-Martin, le 5 novembre 2017
AFP

Dans la matinée, le Premier ministre avait supervisé la rentrée scolaire dans une des écoles primaires de l'île dans la commune populaire de Quartier-d'Orléans. "On a une rentrée qui, globalement, et je le dis avec humilité, se passe bien et c'est indispensable parce que c'est un des éléments du retour à la normale, qui sera long mais est en route", a-t-il dit déclaré, aux côtés des ministres Jean-Michel Blanquer (Éducation) et Annick Girardin (Outre-mer).

-Lenteur des assurances-

Conformément à l'objectif du gouvernement, tous les élèves ont repris le chemin des classes lundi, même si quatre établissements restent impraticables et qu'un système de rotations matin/après-midi des élèves a dû être mis en place dans certaines écoles.

Le Premier ministre, qui a également rencontré des commerçants‪ à Grand-Case, a été interpellé à plusieurs reprises sur la lenteur des remboursements des assurances: "De l'argent, il nous faut de l'argent tout simplement, on ne fait pas la mendicité, on paie nos assurances, de l'argent pour reconstruire nos maisons, on a eu zéro centime jusqu'à maintenant", lui a lancé une Saint-Martinoise.

"Aujourd'hui, on attend les remboursements de l'assurance. On n'a encore rien touché, donc on ne peut pas redémarrer", a aussi expliqué Sandra Vaudelle qui gère avec son mari un magasin d'arts de la table, pillé à de nombreuses reprises après Irma. "On essaie de faire en sorte que ça avance", lui a répondu le Premier ministre.

Le dossier central de la reconstruction pose lui un choix complexe: reconstruire comme avant, et risquer dans un an ou deux une catastrophe similaire? Ou tenter un nouveau Saint-Martin, quitte à perdre les quelque 30.000 habitants de l'île surtout soucieux de retrouver un toit solide et un gagne-pain? Le préfet Philippe Gustin doit remettre ‪‪le 10 novembre un rapport sur le sujet.

Mais l’État affiche déjà sa volonté d'une reconstruction exemplaire. "Nous ne pouvons pas reconstruire comme si rien ne s'était passé", plaide le Premier ministre depuis samedi. La question principale concerne le nombre important d'habitations sans permis, dont la reconstruction au même endroit pourrait être freinée.

Après un passage en Martinique samedi et en Guadeloupe dimanche, M. Philippe doit quitter les Antilles ‪‪lundi soir pour Paris.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le