Ce jeudi, l’Assemblée nationale va se pencher sur la réforme de l’ISF, une réforme très contestée et impopulaire mais parfaitement assumée par le Premier ministre. « Je n’ai aucun doute sur le fait que c’est assez peu populaire. Si la seule chose qui m’intéressait était la popularité, je ne serai pas parti sur cette mesure » explique Edouard Philippe.
Cette réforme est désormais un problème pour lui ? « Non, car vous ne pouvez pas définir une politique globale en fonction de la popularité qu’elle suscite mais de l’intérêt pour le pays que vous attribuez à cette mesure ».
« L’ISF a été introduit en France en 1981 » a-t-il rappelé. « On connait ses effets : un prélèvement pour les gens les plus riches et un départ de ces derniers pour ne pas payer l’ISF. On peut critiquer les Français qui partent ; on peut les comprendre. Ce n’est même pas mon problème. Ce qui est certain, c’est que de puis un peu plus de 10 ans, il y a près de 10 000 assujettis à l’ISF qui sont partis de France et ils ne sont pas partis simplement pour ne plus payer l’ISF. Ils sont partis pour ne plus payer aucun impôt en France. Le patrimoine de ces 10 000 personnes, c’est de l’ordre de 35 milliards d’euros (…) quand ils partent, ils appauvrissent l’économie française » assure le chef du gouvernement.
Cette réforme, « je l’assume, comme j’assume toutes les autres mesures de ce budget » martèle Edouard Philippe, rejetant les critiques des camps adverses. « Ceux qui dénoncent la suppression de l’ISF oublient en général d’évoquer les autres mesures du budget. Ils n’ont pas une vision équilibrée et je pense qu’ils leur arrivent d’avoir une vision qui n’est pas objective (…) Ce que j’essaie de faire, ce n’est pas de stigmatiser telle ou telle catégorie de Français, c’est d’essayer de faire un budget qui permet la transformation du pays. »