Auditionné par la mission d’information du Sénat chargée de la lutte contre l’illectronisme et l’inclusion numérique, le directeur général de La Poste, Philippe Wahl, a reformulé la volonté de l’entreprise de participer à la lutte contre l’isolement numérique. Un rapport de l’INSEE, publié en octobre 2019, indiquait que ce phénomène touchait jusqu’à 42% de la population chez les plus de 80 ans. La mission d’information, présidée par le sénateur Jean-Marie Mizzon, travaille à la rédaction d’un rapport pour enrayer la montée de l’illectronisme, et propose des solutions en faveur de l’inclusion numérique sur l’ensemble du territoire.
Repérer les publics en difficulté, grâce à La Poste et à ses partenaires
Sollicité sur cette question, Philippe Wahl a estimé que la récente période de crise avait été un accélérateur de la conversion aux usages numériques et avait, de fait, révélé encore plus les ruptures numériques existantes sur le territoire. Interrogé sur le potentiel rôle que pourrait jouer l’entreprise dans le cadre, ou non, d’une mission de service public, le directeur général de La Poste a identifié trois missions spécifiques dans la lutte contre l’illectronisme. D’abord, un rôle d’identification : repérer les publics en difficulté, grâce à La Poste et à ses partenaires, pour ensuite pouvoir accompagner ces personnes isolées, en leur donnant notamment accès à des outils numériques. Et enfin, accompagner ce public en situation d’isolement numérique, en relationnel, ou à distance, pour leur permettre de prendre en main ces outils et d’enrayer ce phénomène d’isolement.
« Nous sommes très engagés dans ce dispositif, a rappelé Philippe Wahl. L’inclusion numérique est un des objectifs de notre plan La Poste 2030 ». Le président de l’entreprise s’est effectivement engagé devant l’Association des Maires de France (AMF) et les deux Chambres à « devenir un acteur d’intermédiation entre les services de l’État et ces personnes isolées ». Le prenant à partie, Raymond Vall, rapporteur de la mission d’information, rappelle cependant que s’il est essentiel de développer l’accessibilité aux services numériques, il est « tout aussi important de trouver des partenariats pour sauver des postes qui existent et ne pas accumuler les handicaps dans les territoires fragiles ».