Italie / Europe : « Il est prévu de renégocier les traités »
Ludmila Acone, historienne, chercheuse associée à l’Université Paris 1, analyse la situation politique et en particulier le nouveau gouvernement italien.

Italie / Europe : « Il est prévu de renégocier les traités »

Ludmila Acone, historienne, chercheuse associée à l’Université Paris 1, analyse la situation politique et en particulier le nouveau gouvernement italien.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Le Président de la République italienne, Sergio Mattarella, doit confirmer ou non, dans les prochaines 24 heures, la nomination de Giuseppe Conte, comme chef du gouvernement. Ce professeur de droit, peu connu des Italiens, a été choisi par Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les chefs de file du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue pour diriger le gouvernement de coalition.  

Pour Ludmila Acone, historienne, chercheuse associée à l’Université Paris 1, la procédure ne s’est pas faite normalement :  

« Dans cette négociation, on a totalement renversé les procédures habituelles. Il est normal que ce soit le Président de la République qui désigne le Président du Conseil, qui a son tour, forme le gouvernement, qui doit ensuite être entériné par les Chambres des députés. Or, ici, ça c’est passé exactement à l’envers. »

Si Ludmila Acone rappelle que « l’austérité a été très mal vécue par une grande partie des Italiens », c’est surtout dans le Nord, « autour de la population qui a voté la Ligue », que la question de l’immigration a été décisive. Mais elle explique que ce qui a surtout marqué les Italiens c’est que « la pauvreté a augmenté très fortement ».

Une partie de l’Europe s’inquiète du fait que le ciment entre la Ligue et le Mouvement 5 étoiles soit basée sur un euroscepticisme fort.

À la question de savoir si on va vers un affrontement entre l’Italie et l’Europe, alors que la Commission européenne a d’ores et déjà mis en garde l’Italie, contre les dérapages budgétaires, l’historienne répond : « Il y a une affirmation de souveraineté nationale dans ce gouvernement et il est prévu aussi de renégocier les traités. (…) Effectivement, c’est quelque chose qui ne va pas dans le sens de l’Europe actuelle ».

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Italie / Europe : « Il est prévu de renégocier les traités »
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le