Marine Le Pen a dénoncé lundi une "utilisation politicienne" et "électoraliste" de la diplomatie par Emmanuel Macron, qui a rappelé l'ambassadeur de France en Italie après notamment une rencontre entre le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio et des "gilets jaunes" dans le Loiret.
"Il y a une utilisation politicienne de la diplomatie que je trouve très inquiétante de la part d'Emmanuel Macron car il veut à tout prix apparaître comme l'opposant politique à la politique menée par (Matteo) Salvini (ministre italien de l'Intérieur et allié de Marine Le Pen, NDLR), par (Viktor) Orban (Premier ministre national-conservateur hongrois), quitte à mettre nos deux pays, qui sont des alliés depuis très longtemps, dans une situation de crise", a déclaré sur France Inter la présidente du Rassemblement national.
"L'utilisation par Emmanuel Macron de cet épiphénomène est très électoraliste et politicien", a ajouté la finaliste de la présidentielle en 2017, dont le parti est au coude-à-coude dans les sondages avec la formation présidentielle La République en Marche.
Marine Le Pen a souligné la "très forte contradiction" du président français, "qui veut la disparition des frontières, qui est pour le fédéralisme européen, qui est même celui qui a porté l'idée de listes transnationales" aux élections européennes, et "se scandalise qu'un responsable politique italien vienne discuter avec des militants politiques en France".
Elle a fustigé "l'ingérence et l'indignation à géométrie variable". "Quand (l'ex-président américain, Barack) Obama appelle à voter pour M. Macron, tout le monde trouve cela extraordinaire. Quand (le président turc Recep Tayyip) Erdogan vient faire un grand meeting à Strasbourg, personne n'a rien à dire".
Le chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) a rencontré le 5 février à Montargis (Loiret) des "gilets jaunes" et n'a pas ménagé ses critiques ces dernières semaines contre le franc CFA, "imprimé en France", accusé de tous les maux.
Marine Le Pen a estimé pour sa part que le franc CFA était, "depuis l'euro, beaucoup trop fort pour (l') économie" des pays africains, "et un inconvénient majeur pour leurs exportations", suggérant que la France, avec les pays "concernés, se mette autour d'une table pour en discuter, ce qui éviterait que nos voisins en parlent à notre place".