IVG : « Dans un moment où ce droit est attaqué en Europe même ; oui il faut le mettre dans la Constitution » plaide Jean-Luc Mano
Alors que le droit à l’avortement est remis en cause dans des pays européens et aux États-Unis, plusieurs textes ont été déposés en France pour inscrire ce droit dans la Constitution. Si cette démarche constituerait un symbole pour les uns, elle s’avère contre-productive pour d’autres.

IVG : « Dans un moment où ce droit est attaqué en Europe même ; oui il faut le mettre dans la Constitution » plaide Jean-Luc Mano

Alors que le droit à l’avortement est remis en cause dans des pays européens et aux États-Unis, plusieurs textes ont été déposés en France pour inscrire ce droit dans la Constitution. Si cette démarche constituerait un symbole pour les uns, elle s’avère contre-productive pour d’autres.
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Finalement ce sera non. Cette semaine le Sénat a refusé d’inscrire l’IVG dans la Constitution. La proposition de loi de Mélanie Vogel n’a pas convaincu la majorité sénatoriale. La sénatrice écologiste se défendait pourtant porter un « texte consensuel » afin de « sécuriser le droit à l’avortement ». Il prévoyait que « nul ne peut porter atteinte au droit à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception ». Il a été rejeté par 172 voix contre 139 par la majorité sénatoriale.

Un impact sur le délai légal pour avorter ?

En effet, même si 80 % des Français se déclarent favorable à la constitutionnalisation de l’IVG, cette idée ne fait pas l’unanimité. Pour l’éditorialiste politique Julie Graziani qui travaille notamment pour le site atlantico.fr, c’est une mauvaise idée : « Les opposants cherchent à sanctuariser ce droit en l’inscrivant dans la Constitution, en réalité ils vont le fragiliser ».

Aujourd’hui en France, le délai légal pour avorter est de 14 semaines de grossesse, un délai qui ne serait pas inscrit dans la Constitution. « Le délai n’est pas précisé, et le délai fait tout dans cette histoire », défend Julie Graziani. En garantissant ce droit, elle craint qu’on ne prolonge les délais encore plus loin : « Or plus vous poussez les délais et plus vous aurez des gens qui deviendront contre l’avortement. En voulant trop en avoir, ça va fragiliser ce droit ».

Un acte symbolique

Un point de vue qui est contesté par Jean-Luc Mano pour qui l’aspect symbolique est primordial : « Dans un moment où ce droit est attaqué en Europe même et aux États-Unis ; oui il faut le mettre dans la Constitution. Et je ne crois pas que ça engage à allonger les délais pour procéder à l’avortement. C’est une décision légale ça ».

Les débats sur ce sujet sont en tour cas loin d’être clos. Si la proposition de loi de la gauche sénatoriale n’a pas remporté les suffrages, deux autres textes arrivent en discussion à l’Assemblée nationale, l’un porté par la NUPES et l’autre par la majorité présidentielle.

 

Retrouvez l’émission « Et maintenant ! » sur Public Sénat ce samedi 22 octobre à 19h puis en replay sur notre site internet.

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