Le député LR Christian Jacob, candidat à la présidence de son parti, a refusé toute "référence" à l'extrême droite sur l'immigration ou la sécurité et toute alliance avec elle, dans un entretien au journal conservateur Valeurs actuelles à paraître jeudi.
"J'ai un principe de base: je ne m'allie pas avec des gens dont l'objectif est de nous voir disparaître. C'est le seul objectif de l'extrême droite. C’est aussi l'objectif d'Emmanuel Macron", a affirmé le patron des députés Les Républicains, qui fait figure de favori dans le scrutin pour la présidence du parti qui aura lieu dimanche.
"Je pense que la droite est forte lorsqu'elle est elle-même. Aussi, n'attendez pas de moi que j'aille chercher des références à l'extrême droite sur les sujets de sécurité ou d'immigration et des références chez Macron pour l'économie", a-t-il ajouté.
M. Jacob répondait à une question sur un récent sondage sur les électeurs de droite, dans lequel un sous-échantillon de sympathisants LR se disaient à 57% ouverts à l'idée d'un rapprochement avec le Rassemblement national.
"La société évolue, la classe politique évolue, mais cela ne doit pas nous empêcher d'avoir des principes et des convictions très clairs", a-t-il ajouté, en défendant Les Républicains comme parti "de l'innovation" et "de la recherche du progrès".
L'ancienne députée française d'extrême droite Marion Maréchal, qui juge le RN "pas suffisant" pour gagner, considère que l'effondrement de LR aux élections européennes de mai (8,5% des voix) est "une opportunité" pour "ancrer dans un avenir commun" droite et extrême droite. Elle avait pris part à une "Convention de la droite" fin septembre marquée par une intervention violente du polémiste Eric Zemmour faisant l'objet d'une enquête pour "provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence".
Alors que les deux autres candidats à la présidence de LR, Julien Aubert et Guillaume Larrivé, ont défendu le droit à la libre expression d'Eric Zemmour, Christian Jacob a estimé que celui-ci n'était "pas (sa) boussole".
"Il est passé à un cran supérieur sur des thèses que je ne peux pas suivre ni cautionner. Pour autant, je n’ai jamais été favorable à la police de la pensée et je ne le serai pas davantage aujourd’hui qu'hier, même s'il épouse des thèses qui ne sont pas les miennes et qui ne seront jamais les miennes", a-t-il ajouté.