La sénatrice LR des Hauts de Seine, Christine Lavarde a réagi au micro de Public Sénat à la nomination de François Bayrou et esquisse le défi qui l’attend. « Il faut que chacun mette de l’eau dans son vin et accepte des choses qui ne sont pas forcément dans son ADN propre.
Jacob renouvelle la direction des Républicains pour mieux “incarner l’alternance”
Par Pierre ROCHICCIOLI
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Promotion d'une jeune garde, ancrage dans les territoires, des grands élus et le retour de François Baroin, candidat potentiel à la présidentielle: Christian Jacob a présenté mercredi la nouvelle direction des Républicains avec l'ambition "d'incarner l'alternance".
"Notre volonté, c'est de répondre aux attentes des Français (...) de nous voir au travail dans un esprit de rassemblement, de réconciliation avec un objectif clair: incarner l'alternance", a expliqué devant la presse le nouveau patron de LR.
"Pour cela, il faudra parler aux Français de tous les sujets, ne pas rechercher la zone de confort de nos sujets de prédilection", a ajouté l'ex-président du groupe LR de l'Assemblée sans minimiser la difficulté de sa tâche.
Le parti de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy connaît depuis des années une descente aux enfers, ébranlé par des échecs électoraux, des affaires judiciaires, des rivalités internes et une ligne incertaine dans un paysage politique recomposé.
Mais qui dans le parti pour incarner cette alternance? Christian Jacob ayant annoncé qu'il ne se présenterait pas à la présidentielle, la présence à ses côté de l'ancien ministre chiraquien François Baroin a relancé les spéculations.
Le président de l'Association des maires de France (AMF), en retrait de la vie politique partisane depuis deux ans, a réintégré l'organigramme du parti où il siègera au comité stratégique, au bureau politique et à la commission nationale d'investiture, trois instances stratégiques.
"Il était important pour moi que François soit dans l'équipe", a expliqué Christian Jacob, éludant la question du futur candidat LR à la présidentielle. "Aujourd'hui on pose les rails, après on s'occupera de mettre une locomotive", a-t-il lancé.
"Je viens aider Christian, aider une équipe qui a énormément de talents. Le premier temps, c'est le rassemblement. C'est une nouvelle étape qui se construit", a sobrement réagi le maire de Troyes.
Les autres candidats potentiels de la droite à l'Elysée, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse "savent que les portes sont ouvertes" dans le parti qu'ils ont choisi de quitter après 2017, a expliqué Christian Jacob. "Je ne doute pas qu’un certain nombre d’amis qui se sont éloignés sauront revenir, si on réussit les municipales, le travail de fond", a-t-il ajouté.
"Ancrage local"
Face à la tâche ardue de rebâtir un parti malade, le nouveau patron des LR s'est adjoint le député du Loir-et-Cher Guillaume Peltier, qui avait renoncé à se présenter à la tête du parti mais ne cache pas ses ambitions présidentielles, au poste de numéro 2 comme vice-président délégué.
Il sera aussi épaulé par un représentant de la nouvelle génération, Aurélien Pradié, 33 ans, qui s'est récemment illustré en faisant voter par la majorité une proposition de loi LR contre les violences conjugales.
L'organigramme de LR compte "trois volets": une équipe de vice-présidents, une équipe de secrétaires (généraux et adjoints) et un comité stratégique. Cette dernière structure accueille les anciens rivaux de M. Jacob pour la tête du parti, Julien Aubert et Guillaume Larrivé, ainsi que de grands élus comme le président du Sénat Gérard Larcher.
Parmi ses critères de choix, Christian Jacob a souligné l'ancrage local. "On nous a beaucoup reproché une gestion trop parisienne. L'idée, c'est de déconcentrer" et "près de 50% de l'équipe dirigeante sont des élus des territoires. On a pratiquement la parité", a-t-il souligné alors que se profile la bataille des municipales.
Les anciens caciques n'ont pas été oubliés: Nadine Morano, Brice Hortefeux, Rachida Dati ou Renaud Muselier seront conseillers politiques.
Pour mener à bien la mue de son parti, Christian Jacob a fixé quelques grands rendez-vous; un conseil national avant la fin de l'année pour entériner les investitures aux municipales, puis un congrès avant l'été qui sera "le grand rendez-vous des idées", et enfin la constitution d'un mouvement de jeunesse qui se rassemblera en septembre.
De son côté, Marine Le Pen a critiqué l'absence de ligne politique des Républicains qui "n'ont pas envie de choisir" entre LREM et le RN. "Ils essaient de maintenir, avec de la mauvaise colle" des gens "prêts à voter différemment", selon elle.