Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle, a qualifié mercredi de "point de départ" sa rencontre la veille avec le candidat socialiste Benoît Hamon, tout en assurant qu'il "ne rentrerai(t) pas dans les bidouillages d'appareils".
"Ce n'est qu'un point de départ, mais nous avons partagé le même diagnostic sur un espace qui couvrirait l’écologie, le social, l'Europe et la démocratie", a expliqué le député européen dans un entretien au Monde.
Expliquant qu'il n'y avait pas eu d'avancées concrètes lors de ce déjeuner, M. Jadot a assuré qu'il "ne rentrerai(t) pas dans des bidouillages d’appareils". "Il y a un ras-le-bol des arrangements entre partis politiques", a-t-il poursuivi, précisant qu'il n'avait "aucunement" été question d'un retrait de sa candidature.
"L'urgence, c'est de dépasser les ego pour parler projet (...) On parlera des personnes après", a-t-il déclaré.
Benoît Hamon le 31 janvier 2015 à La Défense
AFP
Le vainqueur de la primaire EELV a appelé son homologue socialiste à "construire son espace et sa distance plus ou moins forte avec les compromis foireux du Parti socialiste".
"Son score lui permet de s’émanciper et de s’inscrire dans ce qui peut être la grande aventure politique de cette présidentielle, sinon, le PS le rétrécira, la confusion s’installera et la dynamique retombera", a-t-il jugé.
Assurant que ces discussions étaient vécues "positivement" au sein de son parti, M. Jadot a réfuté l'idée de négocier avec M. Hamon pour "sauver des circonscriptions de parlementaires". "Mais s’il y a une grande dynamique, évidemment que ça bousculera les législatives", a-t-il précisé.
Le candidat a en revanche exprimé des réserves sur l'appel lancé par le député écologiste Noël Mamère, et la député européenne EELV Michèle Rivasi à une coopération Jadot-Hamon-Mélenchon.
"J’ai été surpris que l’Europe et la démocratie soient évacuées aussi facilement. Si on doit commencer à cacher ces gros sujets pour faire plaisir à Jean-Luc Mélenchon, on a un souci. Il faut au contraire discuter avec lui sur la question européenne et géopolitique pour sortir de la confusion", a-t-il plaidé.
Enfin M. Jadot a considéré que si la gauche avait "un espace" pour remporter la présidentielle, le candidat de la droite François Fillon était lui "disqualifié" en raison des soupçons qui entravent sa campagne.
"Quelle que soit la légalité des contrats, ce qu’il a fait est profondément choquant. Marine Le Pen est d’ailleurs tout aussi embourbée dans les affaires d’assistants parlementaires que François Fillon", a-t-il jugé.
Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.
Le Sénat a adopté, sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 avec187 voix pour et 109 contre. Une trentaine de sénateurs LR et du groupe centriste se sont abstenus. Le vote est toutefois moins large que prévu, peut-être en raison du chiffrage du gouvernement d’un déficit public pour 2026 porté à 5,3 %, contre 4,7 % espéré dans la copie initiale. Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud rejette toute responsabilité et renvoie la balle aux députés.
Après son adoption au Sénat avec 187 voix pour, et 109 contre, le projet de loi de finances va pouvoir poursuivre son parcours législatif en commission mixte paritaire vendredi. Pendant deux jours, sept députés et sept sénateurs tenteront de parvenir à un texte de compromis, pour faire atterrir le budget avant le 31 décembre. La tâche s’annonce complexe, même pour les plus optimistes.
Le Sénat s’apprête à se prononcer sur l’ensemble du projet de loi de finances 2026, une copie largement remaniée par les sénateurs. Une commission mixte paritaire est attendue, pour l’instant, aux 19 et 20 décembre, dont l’issue peine à se dessiner, du fait des divergences entre les deux Chambres.