Les élections européennes doivent permettre de "sauver l'Europe pour sauver le climat", a déclaré samedi Yannick Jadot, la tête de liste EELV, estimant que ceux qui veulent en faire un référendum anti-Macron "abusent les Français".
"Tout le programme que les écolos portent dans cette élection, c'est de faire du climat, de la biodiversité et de la solidarité la loi fondamentale de l'Europe, à travers laquelle toutes les politiques publiques doivent être repensées", a déclaré lors d'un déplacement à Marseille le candidat d'Europe Écologie Les Verts.
Citant les emplois "non délocalisables" que peut créer un plan d'isolation des logements, ou la lutte contre les pesticides, il a estimé que l'Europe avait "une responsabilité majeure d'offrir (...) aux citoyens la capacité, le pouvoir, de vivre mieux".
"La société écolo, elle n'est pas à inventer. Elle est déjà là. Les énergies renouvelables, les paysans bio, les dynamiques culturelles, elles existent déjà, mais il faut qu'elles soient au cœur de la politique et pas en marge", a-t-il ajouté.
"Je trouve détestable de renationaliser le débat", a lancé M. Jadot, visant notamment le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, tout en dénonçant l'écologie "de promesses et de renoncements" du président de la République.
"Tous ceux qui font de cette élection leur revanche sur Macron abusent les Français, désertent le combat européen, et abandonnent l'Europe aux extrêmes droites", a-t-il ajouté. "Nous pensons qu'y compris dans l'Europe d'aujourd'hui, on peut remporter des victoires, quand on gagne pour les lanceurs d'alerte, l'huile de palme, la pêche électrique... Il ne suffit pas de dire +on ne pourra rien faire tant qu'on n'aura pas changé les traités+".
M. Jadot, qui a notamment visité le marché du quartier de l'Estaque et un théâtre associatif installé sur un ancien site industriel, était accueilli par la sénatrice PS des quartiers nord Samia Ghali. Elle a affiché sa complicité avec l'écologiste et insisté sur les enjeux environnementaux locaux, tout en rappelant qu'elle ne donnerait "aucune consigne de vote".
Interrogé sur la concomitance de sa visite à Marseille avec un meeting de Jean-Luc Mélenchon et de la tête de liste LFI Manon Aubry, M. Jadot a assumé d'être "au plus près des acteurs pour offrir des solutions, plutôt que sur une estrade". "L'Europe, ça doit être utile et concret. C'est pour ça qu'on fait peut-être moins de meetings, moins de shows" que d'autres listes, a-t-il poursuivi.