L'eurodéputé Yannick Jadot (EELV) veut "faire de l'écologie en souriant" et espère rassembler les Français autour d'un "projet enthousiasmant", "le seul projet de civilisation qui puisse nous réunir".
"Il faut effectivement faire de l'écologie en souriant, notre société va mal, mais on est un pays absolument extraordinaire, on a des richesses extraordinaires et il lui manque aujourd'hui (...) une projection", a plaidé dimanche sur Franceinfo et France Inter l'ancienne tête de liste aux élections européennes (13,5%).
S'adressant aux Français, il a lancé: "Si on agit maintenant, on va gagner (...) on va se trouver ensemble un beau projet pour nous rassembler, nous fédérer, nous mobiliser et ce qui manque dans la société française, c'est justement de retrouver un projet partagé entre nous". C'est, selon lui, "le seul projet de civilisation qui puisse nous réunir".
L'association entre écologie et sourire a été faite jeudi par le Premier ministre Edouard Philippe lors d'un déplacement à Roubaix (Nord), le chef du gouvernement vantant "une écologie souriante, librement consentie".
"Les gens sont suffisamment déstabilisés, il ne faut pas les agresser, il ne faut pas les engueuler en permanence, il ne faut pas les culpabiliser, il ne faut pas leur foutre la trouille", a mis en garde Yannick Jadot, ne se reconnaissant pas dans la collapsologie et ses thèses sur l'effondrement.
Selon lui, il y a "trois façons d'approcher l'écologie aujourd'hui". "Avec Trump, Bolsonaro, Poutine, c'est le déni". Ensuite "nos dirigeants construisent une énorme frustration parce qu'ils font des beaux discours mais qu'ils agissent parfois à revers". Enfin "les écologistes qui veulent créer un projet enthousiasmant, porteur de solidarité, de justice sociale, d'emploi et de réconciliation".
"C'est ça que je veux avec beaucoup d'autres incarner", souligne-t-il, en estimant que "l'écologie n'a plus à se positionner par rapport au vieux paysage politique" et au clivage gauche-droite.
"Je suis fils d'instit', ma famille était de gauche, je me suis toujours senti de gauche mais franchement est-ce qu'aujourd'hui on peut considérer que ça suffit pour faire face à l'urgence écologique, pour faire face à l'urgence sociale ? Evidemment pas", a-t-il expliqué.
Avant d'enfoncer le clou: "Mon sujet, c'est pas les étiquettes, c'est pas les postures, c'est l'action, et si on fait de l'écologie avec de la justice sociale, de l'égalité des droits et un amour infini pour les libertés, hé ben c'est ça qui va pouvoir satisfaire les Français sur leurs aspirations et les aider dans leurs difficultés du quotidien".