Seybah Dagoma, candidate PS en difficulté dans la 5e circonscription de Paris, s'efforçait jeudi de remobiliser son électorat à trois jours du second tour des législatives, affirmant qu'elle se battrait "jusqu'au bout".
"Il est fondamental que dans la future Assemblée il y ait une diversité d'expressions politiques", a martelé Seybah Dagoma tout au long d'une réunion publique dans un café du IIIe arrondissement de la capitale. "Je me battrai jusqu'au bout."
La députée sortante se trouve en ballottage défavorable face au porte-parole de la République en marche Benjamin Griveaux.
Au côté du politologue Patrick Weil venu la soutenir, Seybah Dagoma a rappelé: "Lorsque j'ai été élue députée en 2012, j'étais la première femme d'origine africaine à y être élue. Je pense qu'il faut que l'Assemblée nationale soit à l'image de la France, de toute la France."
Défendant son bilan des cinq dernières années - elle n'a pas voté la déchéance de nationalité - la candidate a estimé que "pour pouvoir prendre des positions, il faut être libre, et je l'ai été jusqu'au bout."
Mais la trentaine de militants socialistes présents ont noté que son mandat avait souffert d'un "déficit de communication": "J'ai découvert très tard la qualité de son travail", confie un sexagénaire.
Et Seybah Dagoma d'enchaîner: "C'est parce qu'il faut restaurer le lien entre les citoyens et leurs représentants, il faut modifier le mode de scrutin".
A ceux qui n'ont pas voté pour elle, Mme Dagoma explique qu'il "faut du renouvellement mais également des gens d'expérience à l'Assemblée nationale".
"Et j'ai de l'expérience, a-t-elle poursuivi. Dans la circonscription, les électeurs votent à gauche. Il faut qu'ils soient représentés par une députée de gauche."
"S'il y a des réformes qui vont dans le bon sens, je les soutiendrai", a-t-elle aussi promis.
Mais dans cette circonscription qui va du Marais au bassin de la Villette, elle n'a réuni que 12,5% des voix au premier tour de l'élection législative. En 2012, elle avait obtenu 43,6% des voix, le même score que celui de Benjamin Griveaux dimanche dernier.
Après une heure de réunion publique, Seybah Dagoma est donc repartie tracter dans le quartier : "On va devoir retourner sur le terrain. Jusqu'à vendredi soir minuit, il faut mobiliser. Chaque voix va compter", a-t-elle clamé, avant de s'éclipser.