La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
« Je ne crois pas que l’avenir de l’écologie politique soit dans l’alliance avec la droite », estime Maurel
Par Public Sénat
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La position de Yannick Jadot, exprimée ce samedi à La Charité-sur-Loire (Nièvre), lors du « Festival des idées » réussissant plusieurs personnalités de la gauche, n’est pas passée inaperçue. L’écologiste n’a pas exclu de nouer des alliances avec des élus divers droite en vue des municipales au nom du « pragmatisme ». «Dans des endroits, il faudra être pragmatique. Il y a quasiment autant de cas que de municipalités (...) Dans les municipalités vous ne construisez pas des alliances nationales », a-t-il affirmé.
Invité de Public Sénat, l’eurodéputé Emmanuel Maurel (Gauche républicaine et socialiste) ne masque pas son étonnement. « Cela m’a un peu surpris, je ne peux pas lui donner raison. » Et il s’en explique. « Comment faire de l’écologie avec des gens qui ont une tradition productiviste ? Qui n’ont pas fait les preuves dans leurs communes respectives de leur sensibilité à la protection de l’environnement. Il y a une contradiction. » Ne croyant pas au modèle allemand, où les Grünen s’allient localement aux conservateurs de la CDU, Emmanuel Maurel se monte sceptique sur cette configuration en France. « Je ne crois pas que l’avenir de l’écologie politique soit dans l’alliance avec la droite. »
À neuf mois des municipales, l’eurodéputé dénonce également les grandes manœuvres au centre, s’étonnant de la visite prolongée d’Emmanuel Macron à Lyon. Une visite d’abord motivée pour la finale de la Coupe du monde féminine de football. L’ancien socialiste, membre de l’aile gauche, s’étonne des rencontres en marge du match. « C’est quand même curieux ce chef de l’État qui, officiellement, va dans des villes françaises pour essayer de régler le problème des municipales. Je rencontre M. Collomb hier [le maire de Lyon], je rencontre M. Kimelfeld [le président de la métropole de Lyon] aujourd’hui. Demain, il ira peut-être à Paris, après demain à Montpellier… ce n’est pas son rôle ! »
Et de poursuivre : « Ce sont les petites affaires de la République en marche […] C’est très important Lyon, mais je ne suis pas sûr que ça nécessite qu’il mobilise 24 heures de son agenda. »