« Je ne laisserai pas une once de territoire de France à Le Pen » affirme Macron à Arras
Hier soir, quelques heures après son passage sur le site de l’usine Whirlpool d’Amiens, Emmanuel Macron était en meeting à Arras. Le candidat s’est montré particulièrement offensif à l’égard de sa rivale.

« Je ne laisserai pas une once de territoire de France à Le Pen » affirme Macron à Arras

Hier soir, quelques heures après son passage sur le site de l’usine Whirlpool d’Amiens, Emmanuel Macron était en meeting à Arras. Le candidat s’est montré particulièrement offensif à l’égard de sa rivale.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

« Marine Le Pen a passé un quart d’heure sur un parking avec des militants du FN à faire des selfies et elle est repartie. » Voilà ce que retient Emmanuel Macron du passage surprise de la candidate frontiste sur le parking de l’usine Whirlpool d’Amiens, alors qu’il était en réunion avec l’intersyndicale, dont il a tenu à rappeler « le rôle formidable ».

Peu après cette entrevue, le leader d’ « En Marche ! » a décidé de se rendre sur place. Au milieu des salariés et des journalistes, il a tenté pendant plus d’une heure de répondre à leurs inquiétudes. Hier soir, devant les 3000 « Marcheurs » d’Arras, après avoir dénoncé « le cynisme et le choix brutal » des patrons, il a attaqué sa rivale : « Elle a fait des images donc les gens ont trouvé ça formidable. Et puis le soir, elle a ressorti son programme sur les PME, alors que Whirlpool n’a rien à voir avec les PME. »

Macron revient sur le passage de Le Pen à Whirlpool
02:56

« Il ne faut pas oublier la menace du FN »

Après la « joie » du soir du premier tour - « qu’il ne faut pas bouder » -, Emmanuel Macron appelle à la « gravité » : « Il ne faut pas oublier la menace du FN. » « Notre joie est grave parce que notre responsabilité est immense », tient-il à rappeler.

Puis, le candidat répond aux provocations de Marine le Pen, qui l’avait qualifié de « candidat des villes ». « Il y aurait la France des villes et la France des champs ? Mais il n’y a qu’une France : la notre! », martèle le leader d’ « En Marche ». C’est « projet contre projet », en prônant l’ « unité » dont il veut être « le garant » face aux « fractures », qu’il déroule son discours.

« Je n’ai qu’un ennemi : ce sont nos fractures et nos divisions »

 Au « repli » et à « la négation du monde, la haine de l’autre et la sortie de l’UE », il oppose « une France conquérante dans l’Europe et dans le monde ». A « la démagogie » de sa rivale, « le discours de l’intelligence ». « Je n’ai qu’un ennemi : ce sont nos fractures et nos divisions », assène t-il avec une formulation qui n’est pas sans rappeler celle de celui à qui il ambitionne de succéder.

Des fractures qu’il accuse Marine Le Pen d’exploiter et qu’il prend le temps d’énumérer. De la fracture sociale à la fracture territoriale, en passant par les factures politique et démocratique ou encore par celle qui existe entre la France et l’Europe, Emmanuel Macron s’attache à démonter le discours de son adversaire. Il avertit : « J’irai dans tous ces territoires de fractures, je ne laisserai pas une once de territoire de France à Mme Le Pen. »

« Marine Le Pen est née dans un château et elle donne des leçons! »

Echauffé, le leader « d’En Marche ! » s’emporte : « Le FN a les pires pratiques de l’Ancien Régime. Marine Le Pen est née dans un château et elle donne des leçons ! Elle se prétend du peuple mais elle est une héritière ! » Souvent taxé de « candidat des riches », Emmanuel Macron se défend. Pendant son discours, il s’adressera à plusieurs reprises aux « classes moyennes et populaires », cibles de prédilection de la candidate FN. Ainsi, pour réduire la fracture sociale, il mise sur la formation professionnelle « qui ira vers les chômeurs et les moins qualifiés » et compte « investir massivement sur les plus fragiles, jeunes ou non ».

Macron s'époumone contre Le Pen
01:28

« Le protectionnisme c’est la guerre! »

Dans un même élan de colère, c’est au protectionnisme qu’appelle de ses vœux Marine Le Pen qu’il s’attaque : « Le protectionnisme c’est la guerre ! » « Le FN, ce n’est pas le parti des patriotes c’est celui du nationalisme et le nationalisme, c’est la guerre », renchérit-il. Puis d’un geste, il sort de sa veste « la médaille de Notre-Dame-de-Lorette » et s’époumone : « Ces femmes et ces hommes sont tombés à cause de discours de haine, de la bêtise humaine, d’un choix qui a été fait à un moment par les dirigeants de manière folle de dire que nous valons mieux que le voisin alors allons le détruire avec la chair des autres ! » « Le Pen et ses amis seront réfugiés au château de Montretout et ce sont vous et vos enfants qui irez la faire la même guerre  qui en a fait tomber tant et tant », finit-il par lâcher.

Macron : « Le protectionnisme c’est la guerre! »
01:29

Avant le traditionnel « Vive la République et vive la France », Emmanuel Macron appelle à faire barrage au FN : « Ne donnez pas au FN votre colère il ne la mérite pas, ne donnez pas au FN vos espoirs il les trahira, ne donnez au FN vos indignations parce qu’il s’en nourrit sans y répondre. »  

Partager cet article

Dans la même thématique

« Je ne laisserai pas une once de territoire de France à Le Pen » affirme Macron à Arras
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

« Je ne laisserai pas une once de territoire de France à Le Pen » affirme Macron à Arras
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le