Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
« Je ne souhaite pas que La France insoumise donne le « la » de la politique à gauche dans ce pays », affirme Patrick Kanner
Par Camille Gasnier
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« Au bout du bout, les socialistes ne voteront pas en commission des lois la destitution »
Hier, le bureau de l’Assemblée nationale a jugé recevable la proposition de résolution de destitution du Président de la République présentée par la France Insoumise. Première étape d’un long parcours prévu par l’article 68 de la Constitution. Le président du groupe socialiste au Sénat respecte « le vote souverain » de ses collègues députés. Adoptée à 12 voix pour et 10 contre, le vote des trois députés socialistes membres du bureau a été décisif. Hier matin, ils se sont accordés en réunion de groupe pour voter la recevabilité de la proposition de résolution.
Pour autant, il semble que les députés socialistes ne voteront pas en faveur de la destitution d’Emmanuel Macron en commission ou dans l’hémicycle. Patrick Kanner l’a réaffirmé : « Au bout du bout, les socialistes ne voteront pas en commission des lois la destitution ». Le sénateur ajoute : « Cette demande de destitution en fonction de l’article 68 de la Constitution était une incongruité constitutionnelle et politique […], je l’ai dit dès le 18 août ».
« Je ne veux pas que nous soyons instrumentalisés d’une manière ou d’une autre par LFI »
Mais cette procédure de destitution révèle une division de la gauche qui dépasse cette proposition de résolution. « Je ne souhaite pas que La France insoumise donne le « la » de la politique à gauche dans ce pays » précise Patrick Kanner. Il ajoute : « Je ne veux pas que nous soyons instrumentalisés d’une manière ou d’une autre par LFI ».
Hier matin, sur France Info, Manuel Bompard a considéré que Jean-Luc Mélenchon serait la meilleure personne pour porter le programme du Nouveau Front populaire en cas d’une prochaine élection présidentielle. Une déclaration qui fait réagir le sénateur : « Les masques tombent, mais finalement étaient-ils déjà tombés ? »
Vers un prochain Congrès du Parti socialiste ?
Le président du groupe socialiste au Sénat affirme vouloir la tenue d’un Congrès du Parti socialiste en janvier ou février prochain pour fixer la place de son parti vis-à-vis de la France Insoumise : « Il nous faut un Congrès pour voir quelle est la ligne à suivre dans ce rapport de force avec La France insoumise ». Une ligne politique, mais également une incarnation personnelle du parti capable de faire face à Jean-Luc Mélenchon. Pour le sénateur, un candidat unique de la gauche pour la prochaine présidentielle n’est pas la solution : « Il faut que nous ayons un candidat qui soit au-dessus de Jean-Luc Mélenchon au premier tour pour permettre l’arrivée de la gauche au pouvoir ».