« Je ne suis pas là pour apporter des opinions » : désaccord au début de l’audition de Roselyne Bachelot
Auditionnée par la commission d'enquête sénatoriale Covid-19, ce 17 septembre 2020, l'ancienne ministre de la Santé (2007-2012), Roselyne Bachelot s'est montrée surprise par le périmètre des questions de la rapporteure Catherine Deroche (LR).

« Je ne suis pas là pour apporter des opinions » : désaccord au début de l’audition de Roselyne Bachelot

Auditionnée par la commission d'enquête sénatoriale Covid-19, ce 17 septembre 2020, l'ancienne ministre de la Santé (2007-2012), Roselyne Bachelot s'est montrée surprise par le périmètre des questions de la rapporteure Catherine Deroche (LR).
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Première salve de questions et aussitôt des remarques sur la conduite des travaux de la commission d’enquête sénatoriale d’évaluation des politiques publiques face aux pandémies. L’ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot était convoquée au Sénat ce 17 septembre pour faire part de son expérience dans la gestion de l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. Elle a fait part de son étonnement face aux premières questions, posées par la rapporteure de la commission. Catherine Deroche (LR) souhaitait savoir si à l’époque la ministre avait eu la « nécessité » de s’entourer d’une expertise scientifique indépendante comme l’actuel conseil scientifique et quelles mesures avaient été prises concernant les Ehpad. La sénatrice a également mis sur la table le sujet des dissensions entre certaines préfectures et les agences régionales de santé (ARS), crées lorsqu’elle était au ministère.

L’ancienne ministre s’est montrée embarrassée par le contenu des questions, s’interrogeant sur leur bien-fondé. « Je veux rappeler une position de principe, dans une commission d’enquête qui me demande des comptes sur ma gestion de l’épidémie de 2009, sur des faits, rien que des faits. Je ne suis pas là en tant que citoyenne pour apporter des opinions. Je suis désolée, ce n’est pas le rôle d’une commission d’enquête. Je ne suis pas là pour vous indiquer les transformations que je voudrais donner aux ARS, je suis désolée », a-t-elle fait remarquer. Avant d’être rappelée à l’ordre par le vice-président de la commission, René-Paul Savary (LR), qui a estimé que les questions étaient « tout à fait pertinentes ».

« Vous avez une expérience qui peut être utile à l’analyse des sénatrices et sénateurs de cette commission »

« C’est une commission d’enquête sur le Covid. Donc vous avez une expérience qui peut être utile à l’analyse des sénatrices et sénateurs de cette commission. Vous avez pris des décisions sur la réorganisation territoriale d’ARS et autres. Vous pouvez répondre. Je pense également que vous avez une expérience qui permet de voir comment on traite la crise aujourd’hui par rapport aux décisions d’hier », a rétorqué le sénateur.

Reprenant un ton plus apaisé, Roselyne Bachelot a précisé qu’elle n’avait pas constitué de « commission ad hoc ». « Je n’ai pas à juger de la façon dont les choses ont fonctionné dans l’épidémie actuelle », a-t-elle néanmoins ajouté, quant à la place du conseil scientifique. Elle n’a pas été capable de rappeler les dispositifs en vigueur pour les personnes âgées, indiquant seulement que ces dernières étaient particulièrement protégées » et prioritaires pour les vaccins.

La naissance des ARS : « Je les appelle mes bébés »

Ses réponses ont été plus développées sur la place des ARS, pas encore en fonction au moment » de l’épidémie de 2009. « Il est vrai qu’il est apparu dans cette épidémie la nécessité d’avoir une organisation administrative sanitaire et que les ARS j’en ai la conviction auraient été fort utiles lors de cette épidémie. Elles nous ont sans doute manqué pour organiser tout cela de la meilleure façon, en particulier décloisonner le système de santé », a répondu l’ancienne ministre de la Santé. Avant de finalement se livrer à un commentaire sur les réformes du quinquennat de François Hollande. « Elles ont subi de plein fouet la réforme territoriale ». Selon elle, ce « véritable coup de poignard » les a amenées à des « réorganisations compliquées ». Finissant sur une note d’humour, la ministre demande alors si « on peut faire une confidence dans une commission d’enquête ». « Je les appelle mes bébés, nous avons gardé des liens affectifs extrêmement puissants.

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