Va-t-il annoncer une suspension de la réforme des retraites ? La déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, prévue ce mardi 14 octobre à l’Assemblée nationale, sera scrutée par les différents acteurs politiques. Les socialistes seront particulièrement attentifs au discours du Premier ministre, à qui ils demandent – entre autres – une mise en pause de la loi Borne de 2023 afin de ne pas le censurer de manière automatique.
Les socialistes n’ont « pas vraiment intérêt » à censurer, estime François Patriat
Deux motions de censure ont déjà été déposées par le Rassemblement national et la France insoumise contre le nouveau gouvernement. « Je ne suis pas sûr aujourd’hui que les socialistes aient réellement envie de censurer le gouvernement », lance ce mardi François Patriat, président du groupe RDPI au Sénat. Selon lui, le PS se livre en vérité « à une partie de poker menteur » pour « faire monter la pression » envers le Premier ministre.
Le sénateur Renaissance de Côte-d’Or assure que de potentielles législatives anticipées pourraient inquiéter le parti à la rose. « Les socialistes ont bien compris que si jamais il y avait censure, dissolution et hypothétiquement une majorité relative ou absolue du RN, ce seraient ensuite les élections qui tombent » développe-t-il, invité de la matinale de Public Sénat. « [Ils n’y] ont pas vraiment intérêt aujourd’hui, à la veille des municipales. »
« On ne reviendra pas sur l’âge de 64 ans »
Pour le moment, Sébastien Lecornu n’a pour le moment pas évoqué une possible suspension de la réforme des retraites. Dans le camp présidentiel, les macronistes sont divisés sur les gages à donner au Parti socialiste pour éviter une chute du gouvernement. « Il faut bien affirmer aujourd’hui qu’on ne reviendra pas sur l’âge de [départ à] 64 ans », affirme de son côté François Patriat. « Le prix aujourd’hui de la suspension de la réforme, ça va être demain des intérêts plus chers, des prêts plus chers, de la vie plus chère pour les Français. »
Le parlementaire assure que le gouvernement a déjà effectué des « petits pas » envers le Parti socialiste ces dernières semaines, tant sur l’annulation de la mesure de suppression de deux jours fériés que sur la volonté de ne pas recourir à l’article 49-3 à l’Assemblée nationale. Mais François Patriat estime en retour ne voir « aucune concession » de la part des socialistes, qui affichent leur fermeté sur leurs revendications. « Les socialistes prendront leur décision après le discours du premier ministre », a insisté le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, dimanche dans La Tribune dimanche. « Et si d’aventure les actes ne suivent pas, la censure demeurera. »