Pour Fabien Tesson, professeur agrégé d’histoire-géographie et chargé de direction, la solution au problème des rythmes scolaires passe avant tout par une réorganisation du temps des enseignements. Dans son établissement, les cours traditionnels, mathématiques, français, anglais sont concentrés sur la matinée. Celle-ci s’interrompt à 11h pour le déjeuner, bien plus tôt que dans les autres établissements.
« Traditionnellement le dernier cours jusqu’à midi est inefficace, les enfants sont fatigués, ils ont faim et les enseignants aussi » compare Fabien Tesson.
L’après-midi est réservée à d’autres activités : ateliers d’expression, d’écriture, ou encore découverte des arts. Collégiens et lycéens peuvent ensuite se consacrer à leurs activités extrascolaires sans souffrir de lassitude ou de fatigue. Une organisation originale qui séduit les élèves. « On a l’impression de pouvoir profiter pleinement de notre après-midi » confirme Céleste, collégienne de 4e qui termine les cours à 15h.
Sur les 350 élèves, de la 6e à la Terminale, l’établissement, hors carte scolaire, fait le choix d’accueillir 25 % d’élèves en difficulté et 25 % en réussite. « Notre idée, c’est de proposer un modèle alternatif. Pour qu’il soit valable, il faut qu’il s’adresse à tous les publics » explique Fabien Tesson.
Un régime dérogatoire autorise l’établissement à aménager le programme national. Autre particularité, les professeurs traitent le programme en interdisciplinarité et travaillent parfois en dehors de leurs disciplines. À titre d’exemple, un professeur de mathématiques peut gérer des ateliers d’expression culturelle.
L’établissement peut se permettre de fonctionner ainsi grâce à l’autonomie qui lui est conférée. Un modèle à suivre pour le sénateur Max Brisson. « Je rêve que beaucoup de choses se gèrent au sein des établissements, là où tout se fait, mais rien ne se décide ».
À Hérouville-Saint-Clair, les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux de réussite au brevet des collèges et au baccalauréat général est conforme à la moyenne nationale. Les violences scolaires et les problématiques de harcèlement, quant à elles, restent extrêmement rares.
Mais tout cela a un coût. « Dans un trop grand nombre d’établissements aujourd’hui, les moyens sont insuffisants » rappelle Laure Darcos sénatrice de l’Essonne les Indépendants République et Territoire
Quatre mois après le lancement de la Convention Citoyenne liée aux temps de l’enfant, Quentin Calmet invite des professeurs, des parents et des éducateurs à témoigner de leur expérience sur le plateau de Dialogue Citoyen.
L’émission est à retrouver en intégralité ici.