Après François Fillon le « rebelle », et Emmanuel Macron le « guerrier », voici Benoît Hamon le « combattant ». Distancé dans les sondages, et victime de « trahisons » dans son propre parti, le candidat socialiste a affirmé ce matin dans Territoires d’Infos, sa volonté de continuer. « Dans cette campagne, je le redis, Moi je suis dans un combattant », déclare l’invité de Public Sénat et Sud Radio.
« J’ai connu dans ma famille politique ce qu’on appelle des trahisons, mais ce n’est pas moi que l’on trahit, c’est le peuple de gauche qui a été trahi », critique Benoît Hamon. Par qui ? « Par ceux qui n’ont pas respecté leur parole, tous ceux s’étaient engagés à respecter le verdict [de la primaire] », évoquant sans le nommer son ancien adversaire Manuel Valls, et insistant sur sa légitimité :
« On ne m’a pas donné vie dans un appareil ou dans une antichambre enfumée du parti socialiste, c’est le peuple de gauche qui m’a donné vie, c’est lui qui me donne de la force, et personne ne prendra cette vie. »
Interrogé sur le rôle central que Bernard Cazeneuve pourrait mener dans la bataille des législatives, Benoît Hamon a dénoncé des « débats entretenus par ceux qui depuis le début font le pari de la défaite ».
Europe : le « grand saut dans l’inconnu » de Mélenchon
Au moment où l’écart avec Jean-Luc Mélenchon se creuse dans les intentions de vote, Benoît Hamon a mis en avant le « désaccord politique profond » qui existe entre eux sur la question européenne.
« Moi, mon désaccord avec Jean-Luc Mélenchon, il est là. Lui, je pense qu’il prépare une chronologie qui pourrait nous amener à sortir de l’Europe. Et là, c’est le grand vertige que se passe-t-il ? », a demandé le candidat socialiste. « Il faut qu’il clarifie cette question-là. »
Benoît Hamon : « J'ai un désaccord politique sur l’Europe » avec Jean-Luc Mélenchon
Benoît Hamon a par ailleurs répondu à Alexis Corbière, qui l'enjoignait hier à « ne pas être un obstacle à la volonté populaire qui monte ». Un appel non dissimulé à se retirer au profit du candidat de la France insoumise. « Il contredit son chef, son chef a dit le contraire, il faut qu’Alexis prenne ses instructions correctement », a répliqué le socialiste au porte-parole de Jean-Luc Mélenchon.