Jean-François Copé défend un « pacte » avec Macron pour peser sur le régalien

Jean-François Copé défend un « pacte » avec Macron pour peser sur le régalien

Invité de notre matinale, Jean-François Copé a défendu sa position minoritaire au sein de LR qui voudrait nouer un pacte avec LREM pour « peser » sur les décisions du gouvernement, notamment sur le régalien. D’après lui, LR devra de toute façon se positionner après les législatives.
Louis Mollier-Sabet

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Réuni en comité stratégique hier, LR a affirmé une position « d’indépendance » pour les législatives en refusant quelque négociation que ce soit avec la majorité présidentielle avant les législatives. Une façon de repousser le problème à laquelle Jean-François Copé n’adhère pas : « Il n’y a pas de discussion avec LREM. La ligne de LR, c’est ‘on ne parle pas’, donc je m’incline. Mais cela devra être fait au lendemain des législatives. » D’après lui, « deux thèses s’opposent quand même » à LR : « Il y a ceux qui considèrent qu’il ne faut rien discuter avec En Marche, parce qu’il faut qu’on représente une alternance totale en 2027. Ceux-là représentent la majorité pour diverses raisons, qui n’ont parfois pas trait à la grande, mais à la petite politique. »

« Tout n’est pas nul dans ce que fait Emmanuel Macron »

Derrière le petit tacle, Jean-François Copé voit une possibilité de convergence entre LREM et LR sur certains sujets, qui doit « peser » sur l’exécutif en tant que parti de gouvernement : « Tout n’est pas nul dans ce que fait Emmanuel Macron, mais il y a dans sa politique un énorme chaînon manquant, justement sur le régalien. Si on peut être utile aux Français, il faut le dire. Plus on aura de députés LR, plus on sera en situation de peser là-dessus. » Jean-François Copé « ne croit pas » au risque de ne plus constituer une potentielle alternance et de laisser « les extrêmes » représenter la seule alternative à En Marche, si LR venait à constituer un programme de gouvernement avec Emmanuel Macron : « Il faut imaginer pendant 2 ou 3 ans apporter certaines réformes, ce qui compte c’est l’impulsion donnée sur ces réformes qui n’ont pas été faites : les retraites, les finances publiques, la sécurité, la laïcité. »

L’ancien président du groupe UMP à l’Assemblée nationale explique d’ailleurs que la question « dépasse » le Parlement et les législatives : « Cela va au-delà des textes que l’on vote au Parlement. Je vois le rôle majeur que jouent les maires, les départements, les régions. […] Il faut plus associer les maires à la politique nationale, l’impulsion de l’exécutif dans ce domaine n’est pas là. » C’est à LR de la donner d’après lui. La question ne serait donc pas celle d’un « programme commun », mais d’un « pacte qui nous permettrait d’imaginer comment apporter des réponses sur des sujets qui ne sont pas traités », comme la sécurité, l’organisation sanitaire ou la laïcité.

« Et pourtant, elle tourne »

L’ancien président de l’UMP, qui « n’a pas l’âme d’un dissident », assure avoir été « très seul » à soutenir sa position au début, mais estime avoir depuis été rejoint par « un certain nombre d’autres » membres de LR. « Beaucoup de gens qui ne sont pas dans ce comité stratégique, qui est un petit cénacle. Il y a beaucoup d’élus qui ont envie d’être utiles », ajoute Jean-François Copé. Il avoue tout de même s’être senti seul au conseil stratégique de mardi : « Quand j’étais à la réunion hier je me disais que certains d’entre eux allaient vite se détester les uns et les autres, donc je vois bien qu’il y a un système qui se termine. »

Le maire de Meaux confie même s’être senti comme Galilée face à l’Inquisition, obligé de renier ses convictions, mais qui glisse discrètement un « et pourtant, elle tourne. » Galilée ne l’avait pas fait dans une matinale de télévision, et pourtant il avait fini au bûcher. Espérons pour Jean-François Copé que l’Inquisition des Républicains soit plus clémente que celle de l’Eglise catholique.

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