Jean-Jacques Susini, dernier nostalgique de l'Algérie française, ancien chef de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), vient de mourir à 83...
Jean-Jacques Susini, dernier nostalgique de l’Algérie française
Jean-Jacques Susini, dernier nostalgique de l'Algérie française, ancien chef de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), vient de mourir à 83...
Par Pierre FEUILLY
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Jean-Jacques Susini, dernier nostalgique de l'Algérie française, ancien chef de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), vient de mourir à 83 ans sans avoir manifesté de remords pour les attentats, notamment contre le président Charles De Gaulle (1890-1970), dont il a assumé la responsabilité jusqu'à son dernier souffle.
Assassinats, enlèvements, torture, attentats aveugles, ratonnades contre des Algériens, au total environ 1.600 morts et 5.000 blessés, il a -- presque -- tout justifié au nom d'un attachement viscéral à la terre algérienne, sa seconde patrie. C'est tout juste si au début des années 2000 il avait exprimé "des regrets" pour l'attentat le 7 février 1962 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) au domicile d'André Malraux (1901-1976), ministre de la Culture du général De Gaulle, attentat qui avait fait perdre un oeil à une petite fille de quatre ans, Delphine Renard, et provoqué dans la population un rejet massif de l'OAS.
Décédé le 3 juillet, ses obsèques ont eu lieu à Paris le 6 juillet en présence de nombreux adeptes d'une époque révolue et en grande partie tombée dans l'oubli.
Il était né à Alger le 30 juillet 1933 dans une famille d'origine corse, avec un père cheminot et syndicaliste. C'est sa grand-mère maternelle, admiratrice du dictateur fasciste italien Benito Mussolini (1883-1945), qui lui servira de boussole.
Etudiant en médecine, toujours tiré à quatre épingles, il adhère au parti gaulliste, le Rassemblement du Peuple Français (RPF), pour s'en détacher rapidement.
Dès 1958, Jean-Jacques Susini a l'intuition que le fameux "Je vous ai compris" du général De Gaulle à Alger ne signifiait pas "Je suis d'accord avec vous". Et il rejoint le Front national français du cafetier Joseph Ortiz (1917-1995), préfiguration de l'OAS. Alors que les Français du continent veulent l'indépendance de l'Algérie, lui se veut le défenseur des "pieds-noirs", les Français d'Algérie: "Je défendais le sol, la famille, c'était un tout", dira-t-il au quotidien Corse-Matin. Avec Jo Ortiz et l'avocat Pierre Lagaillarde (1931-2014), il organise en 1960 à Alger les "Journées des barricades", ce qui lui vaut d'être condamné à deux ans de prison avec sursis.
Jean-Jacques Susini s'exile alors en Espagne où il fonde l'OAS en 1961 avec le général Raoul Salan (1899-1984), dont il dirigera la branche Action psychologique et propagande (APP). En 1962, il regagne Alger avec le général Salan alors que l'Algérie est meurtrie par le terrorisme aveugle de l'OAS et du Front de libération nationale (FLN) algérien.
Jean-Marie Le Pen (G) et Jean-Jacques Susini (D) à Marseille le 18 décembre 1998
AFP/Archives
Après l'échec du "Putsch des généraux" mené par Raoul Salan et le début de l'exode des "pieds-noirs", Jean-Jacques Susini prend l'initiative de négocier avec des dirigeants modérés du FLN, Abderrahmane Farès et Chawki Mostefaï, négociations conclues par une trêve des attentats et un accord dans lequel le FLN reconnaissait l'OAS comme "le représentant des Européens d'Algérie". Mais, au sein du FLN, ces modérés seront balayés par le futur chef de l'Etat algérien Ahmed Ben Bella (1916-2012) et l'accord jamais mis en oeuvre.
- La haine pour De Gaulle -
La haine de Jean-Jacques Susini pour son ancien héros Charles De Gaulle n'en sera que plus forte et il le rendra responsable de "tous ces gens égorgés comme des lapins, mais aussi de l'exode d'un million de nos compatriotes dans des conditions terribles".
En France, l'OAS commettra au moins deux attentats contre le président De Gaulle: le 22 août 1962 au Petit-Clamart, dans la banlieue parisienne, où le chef de l'Etat et son épouse, Yvonne, échapperont par miracle au mitraillage de la voiture présidentielle, et le 15 août 1964 à une cérémonie officielle au Mont-Faron, à Toulon, où une bombe dissimulée dans une jarre fera long feu.
Condamné deux fois par contumace à la peine de mort par la Cour de sûreté de l'Etat, celui qui se décrit comme un "patriote" de l'Algérie vit dans la clandestinité en Italie avant de revenir en France à la suite d'une première amnistie accordée en 1968 par le président De Gaulle. Définitivement amnistié en 1981 par le président socialiste François Mitterrand (1916-1996), il fonde une société de gestion en sécurité.
En politique, il s'engage au Front national de Jean-Marie Le Pen: candidat aux élections législatives à Marseille en 1997, il obtient 45% des voix au 2e tour, mais est battu par le dirigeant communiste Guy Hermier.
Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.
La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…
Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.
Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.