Reçus par Michel Barnier, les responsables communistes ont rappelé au nouveau Premier ministre leurs lignes rouges, alors que la majorité des membres du Nouveau Front populaire annonce déjà vouloir censurer le futur gouvernement. Interrogée par Public Sénat, Cécile Cukierman, présidente du groupe communiste au Sénat, reconnaît néanmoins des « diagnostics partagés » avec le nouveau locataire de Matignon sur la situation du pays.
Jean-Louis Bourlanges « voit très bien le président Zelensky siéger au Conseil Européen »
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Emmanuel Macron a plaidé lundi devant le Parlement européen pour la création d’une confédération européenne, permettant d’intégrer politiquement des pays qui ne pourraient pas encore adhérer à l’Union européenne pour des raisons structurelles. Une façon de proposer un certain degré de coopération politique à l’Ukraine en contournant les difficultés administratives, juridiques et économiques liées à une véritable adhésion à l’Union européenne. « Non, ce n’est pas un lot de consolidation », affirme Jean-Louis Bourlanges. Pour le président MoDem de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale, « l’Ukraine ne présente pas du tout les caractéristiques pour participer à une mécanique aussi complexe que l’UE, on ne peut donc pas les laisser dans l’incertitude pendant un grand nombre d’années. » D’après lui, « il faut associer très rapidement l’Ukraine à un cadre politique pour offrir une coopération politique à part entière, puis prendre le temps d’organiser un rapprochement et une adhésion éventuelle à l’UE. » Très concrètement, Jean-Louis Bourlanges « voit très bien le président Zelensky siéger au Conseil Européen. »
« Imaginer que l’on ait des zones au sein de l’Union européenne où l’on avance sur ces terrains-là, à la majorité qualifiée »
Un tel processus « implique », pour Jean-Louis Bourlanges, « une modification de l’Union européenne » : « On ne peut pas élargir indéfiniment, à architecture institutionnelle constante. » Pour autant, l’Europe pourrait se réformer sans révision des traités à proprement parler : « Il faut bien voir que ce que l’on appelle révision des traités, ce sont des attitudes d’ensemble. En réalité quand vous regardez l’article 48 du TUE, vous avez 3 modes de modification, et notamment la clause passerelle, qui permet aux Etats de décider à l’unanimité de passer à la majorité qualifiée, c’est beaucoup moins lourd. »
Ainsi, « un pas important en matière de ressources propres et de fiscalité » pourrait être franchi par les Etats-membres, en décidant simplement « de sortir de cette machine à tout bloquer qu’est l’unanimité », dans certains domaines seulement. Et « si tout le monde n’est pas d’accord », le président de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale appelle à « imaginer que l’on ait des zones au sein de l’Union européenne où l’on avance sur ces terrains-là à la majorité qualifiée, même si d’autres, comme les Polonais, veulent rester sur le bord de la route, ce qu’ils ont tort de faire. »