Jean-Luc Mélenchon attendu devant les policiers anticorruption
Deux jours après des perquisitions houleuses visant La France insoumise, son leader Jean-Luc Mélenchon doit être entendu jeudi par les policiers...

Jean-Luc Mélenchon attendu devant les policiers anticorruption

Deux jours après des perquisitions houleuses visant La France insoumise, son leader Jean-Luc Mélenchon doit être entendu jeudi par les policiers...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Deux jours après des perquisitions houleuses visant La France insoumise, son leader Jean-Luc Mélenchon doit être entendu jeudi par les policiers en charge des enquêtes sur ses comptes de campagne présidentielle et sur les assistants d'eurodéputés de son parti.

Son interrogatoire en audition libre doit commencer à partir de 11H00 dans les locaux de la police anticorruption (Oclciff) à Nanterre, a appris l'AFP auprès de son entourage.

Visé par deux enquêtes préliminaires sur des emplois présumés fictifs d'assistants au Parlement européen et sur ses comptes de campagne de la présidentielle 2017, le dirigeant est au coeur d'une tempête politique après s'être opposé avec virulence aux perquisitions menées mardi chez lui et au siège parisien de LFI dans le cadre de ces deux enquêtes.

Sur des vidéos de l'opération qui ont largement circulé sur internet et dans les médias, M. Mélenchon appelle ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer au siège parisien du mouvement où une perquisition est en cours. On le voit également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui s'interpose.

Edouard Philippe s'est dit "choqué" par "la très grande violence" manifestée selon lui contre les policiers. "Je ne crois pas que nous gagnions quoi que ce soit à remettre en cause l'indépendance de la justice", a insisté le Premier ministre.

Le nouveau ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a condamné "fermement" les violences tandis que la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a dénoncé des scènes "choquantes et inacceptables".

Jean-Luc Mélenchon (d), leader de la France Insoumise, entre dans les locaux de la police anticorruption, le 18 octobre 2018 à Nanterre
Jean-Luc Mélenchon (d), leader de la France Insoumise, arrive devant les locaux de la police anticorruption, le 18 octobre 2018 à Nanterre
AFP

Mercredi, Jean-Luc Mélenchon, qui avait fustigé une "énorme opération de police politique", a assuré mercredi sur BFMTV ne rien regretter de sa vive réaction. Dénonçant de nouveau une "volonté d'intimidation", il a annoncé que son parti allait porter plainte pour violences policières.

Selon LFI, quatre personnes, qui auraient fait "constater des blessures" par des certificats médicaux, vont également porter plainte pour des violences policières commises "sur le lieu de la perquisition".

- "Bouc-émissaire" -

A l’unisson, les syndicats de police ont dénoncé l'attitude "inacceptable" de M. Mélenchon, Alliance et Alternative Police-CFDT appelant Christophe Castaner à porter plainte tandis que SGP Police-FO réclamait "des excuses publiques" au chef de file de LFI.

"Les policiers ne sont pas respectés par les élus aux prises avec la justice", a déploré le syndicat Unsa-Police, refusant que les forces de l'ordre jouent le rôle de "bouc-émissaire".

M. Mélenchon a concédé mercredi que le ton était "monté", tout en accusant: "Je respecte la justice mais je suis obligé de le dire, nous ne sommes pas dans une procédure normale".

Selon la législation, une perquisition dans le cadre d'une enquête préliminaire n'est possible qu'avec l'accord écrit de l'occupant du domicile ou du représentant légal dans le cas d'une personne morale. Ou, s'il n’est pas d'accord ou bien absent, en présence de deux témoins majeurs qui ne font pas partie des forces de l'ordre mais qui sont désignés par l'officier de police judiciaire.

Selon une source proche du dossier, Manuel Bompard, coordinateur des campagnes de LFI, a bien été contacté au début de la perquisition au siège du parti et a assisté à cette opération --autorisée par un juge des libertés et de la détention (JLD) -- avant qu'elle ne dégénère.

Mardi, M. Bompard avait affirmé avoir été "empêché d'assister à la procédure administrative" et qu'"aucun PV" n'avait été soumis à sa signature.

"Il n’a jamais été question pour nous d’empêcher une quelconque perquisition. Nous voulions au contraire y être présent pour collaborer car nous savons notre probité", a de son côté déclaré à l'AFP le député LFI du Nord Adrien Quatennens.

M. Mélenchon a par ailleurs critiqué le traitement médiatique de l'enquête visant LFI, accusant des journalistes de mettre "de l'huile sur le feu".

Partager cet article

Dans la même thématique

Jean-Luc Mélenchon attendu devant les policiers anticorruption
2min

Politique

Education nationale : « Je suis malheureux de l’instabilité ministérielle », déclare Jean-Michel Blanquer

Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien ministre de l’Education nationale et auteur de « Civilisation française » (aux éditions Albin Michel) s’est exprimé sur la valse de ministres à l’Education nationale depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. Selon lui, « il y aurait dû avoir un ou une ministre après moi, pendant 5 ans ».

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le